Qui est Lutz Bassmann alias Antoine Volodine ?
Lutz Bassmann figure parmi les prisonniers fantasmatiques au passé révolutionnaire qui constituent le collectif des narrateurs du post‑exotisme, ce genre littéraire inventé par Volodine et théorisé dans Le Post‑exotisme en dix leçons, leçon onze.
Lutz Bassmann est donc un écrivain imaginaire. Il figure, dans la page qui porte d’ordinaire pour mention « du même auteur »... (Source : Christophe Kantcheff (2008) L'obsession de la fin)
La feuille d’appel s’est envolée
trente détenus virevoltent
entre voie ferrée et nuages
Qu'est qu'un 'Haïku' ?
Le haïku (俳句) ou haïkaï est une forme poétique très codifiée, créée par le poète japonnais Masaoka Shiki, à la fin du XIXe. Il s'agit d'un petit poème extrêmement bref visant à dire l'évanescence des choses de ce monde et de l'Etre-au-monde (comme dirait Heiddeger)...
Il peut s'accompagner d'une illustration, la calligraphie (japonnaise) y joue un rôle essentiel...
En s'exportant, la forme et le style peuvent varier selon les différentes écritures...
(Source : Marc André Weikmans (2010) Le Haïku, poème miniature)
Haïkus de prison
Sur la grisaille hostile du ciel |
Par 489 fois trois courtes lignes, à la manière des haïkus japonais constitués de trois vers, les 'Haïkus de prison' de Lutz Bassmann esquissent la vie vue au travers de grilles, de barbelés, de folie de violence ou de résignation.
489 histoires courtes qui traduisent les instants d'une longue, une trop longue, attente...
En voici quelques-uns
collectés
comme des feuilles de l'automne
Le Hongrois s’est coupé l’oreille
La nuit sans douceur |
Le vétéran parle de l’été
A côté les cris se sont tus |
(Source : Pierre Ménard (2009) Haïkus de prison, Lutz Bassmann)
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Bruno des Baumettes : Haïkus du matin
Aux Baumettes
Rien ne bouge encore
Ma prison est un haiku japonais
Immobile et parfait
Six heures Immobile et parfaite |
A cette heure Où rien ne bouge encore Moisissure immobile et parfaite |
A lire dans : Haïkus du matin - Le journal de Bruno des Baumettes - Chapitre 3
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