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journal d'un détenu au quartier des "Isolés" - Prison des Baumettes à Marseille

Victor Hugo (1828) Le dernier jour du condamné

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''Ce bon geôlier, avec son sourire bénin, ses paroles caressantes, son œil qui flatte et qui espionne, ses grosses et larges mains, c’est la prison incarnée, c’est Les Baumettes qui s’est fait homme.


"Tout est prison autour de moi ; je retrouve la prison sous toutes les formes, sous la forme humaine comme sous la forme de grille ou de verrou. Ce mur, c’est de la prison en pierre ; cette porte, c’est de la prison en bois ; ces surveillants, c’est de la prison en chair et en os.


"La prison est une espèce d’être horrible, complet, indivisible, moitié maison, moitié homme. Je suis sa proie ; elle me couve, elle m’enlace de tous ses replis. Elle m’enferme dans ses murailles de granit, me cadenasse sous ses serrures de fer, et me surveille avec ses yeux de geôlier.
(…)
"Les geoliers, les surveillants, les porte-clefs, - je ne leur en veux pas, - causent et rient, et parlent de moi, devant moi, comme d'une chose.
(...)
"Ah ! misérable ! que vais-je devenir ? qu’est-ce qu’ils vont faire de moi ?''


Extraits du 'Dernier jour d'un condamné', de Victor Hugo. J'ai remplacé, dans le texte original 'Bicêtre' (ancienne prison parisienne) par 'Les Baumettes', et 'guichetiers' par 'surveillants'. Hugo ne m'en voudra pas, il est mort après tout.

Extrait de : Bruno des Baumettes Chapitre II

 

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"Dans la réalité judiciaire, qu’est-ce que la peine de mort ? ce sont douze hommes et femmes, deux jours d’audience, l’impossibilité d’aller jusqu’au fond des choses et le droit, ou le devoir, terrible, de trancher, en quelques quarts d’heure, parfois quelques minutes, le problème si difficile de la culpabilité, et, au-delà, de décider de la vie ou de la mort d’un autre être. Douze personnes, dans une démocratie, qui ont le droit de dire : celui-là doit vivre, celui-là doit mourir ! 

"Je le dis : cette conception de la justice ne saurait être celle des pays de liberté, précisément pour ce qu’elle comporte de signification totalitaire..." Robert Badinter

 

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En 2007, Stanislas Gros à adapter 'Le dernier jour d'un condamné' en bande dessinée aux Editions DelcourtEn voici une planche...

 

Stanislas Gros (2007) Le dernier jour d'un condamné

 

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José Giovanni (1952) : Huit mois, face à la tombe. Journal d'un condamné à mort

 

 José Giovanni (1923-2004) fut condamné à mort en juillet 1948 pour trois assassinats avec préméditation. Il échappera de peu à la guillotine, gracié par le président de l'époque,Vincent Auriol. Il voit sa peine est commuée en travaux forcés à perpétuité.

Publié en juin 1952 dans Le Soleil noir, Positions n°2, il était signé X… Ce texte court était précédé d’une enquête menée par la revue sur le bien fondé de la peine de mort et sur le droit de juger...

 

Lire le texte complet : Criminocorpus (14/02/15)

 

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1976 et 1978 : Les derniers Guillotinés de la République

Cela s'est passé aux Baumettes à Marseille...

 

La Prison des Baumettes à Marseille a le triste privilège d'être l'endroit où l'on a, pour la dernière fois, exécuté des hommes à la Guillotine. Le 17 septembre 1977, Hamida Djanbouti est exécuté. Il sera le dernier...

 


Planète Justice :Jean-Yves Le Naour : Le dernier Guillotiné....

 

Pour en savoir plus : Les derniers Guillotinés de la République

 

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Post publié le 01/10/14 mis à jour le 02/03/15

 

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A
Bonjour Bruno,<br /> J'ai découvert ton blog il y a quelques temps et depuis je lis avec beaucoup d'attention.<br /> Ton travail d'information, de pointage systématique sur l'absurdité des murs tant réels que ceux de l'esprit d'une société sempiternellement à côté de la plaque dans ses barricades, me semble fondamental. La lecture de tes articles poursuit mes lectures de Foucault, leur donnant une suite qui résonne beaucoup dans mon esprit.<br /> Que dire aussi du partage généreux de toutes ces merveilleuses poésies?<br /> Ton blog est une ouverture sans frontière, interrogeant et défiant l'absurdité du système.<br /> Pensées fraternelles à toutes et tous.
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