journal d'un détenu au quartier des "Isolés" - Prison des Baumettes à Marseille
21 Avril 2015
Illustration de Tignous - Le Canard Enchaîné
On se suicide davantage en prison qu’au dehors, le bon sens et la statistique s’en doutaient, mais pourquoi ? En raison du remords, du désespoir, des difficiles conditions de détention ?
Une passionnante étude de l’INED, l’Institut national d’études démographiques, publiée dans le dernier numéro de Population, reprend les données disponibles du Second Empire à nos jours et propose une analyse fine des principaux facteurs de risques, sur 378 000 emprisonnements entre 2006 et 2009.
En France, près de la moitié des décès en prison sont des suicides. Le taux est le plus élevé des pays d’Europe de l’ouest et grimpe bien plus vite que celui de la population générale.
Source : Le Monde (20/04/15)
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L'entree de la Maison d'arret de Gradignan. - Photo : Sebastien Ortola - S. ORTOLA / 20 MINUTES
Après Nantes, la Prison de Gradignan à Bordeaux, le triste exemple de la Prison de Gradignan
Gradignan (33) : la prison où il fait bon mourir...
Avec trois suicides en quinze jours, la maison d’arrêt de Gradignan n’améliore pas sa réputation. L’Observatoire Internationale des Prisons pointe de nouveau du doigt cette prison et sa « sursuicidité ».
Farid H. n’a passé que six jours en prison. Entré le 6 mars 2015, l’homme était suspecté du meurtre de son ex-compagne et de son ancienne belle-mère à Tarnos, dans les Landes. Ce trentenaire est alors conduit à la prison de Gradignan. En surveillance particulière, il est placé en cellule individuelle : il aurait déjà tenté de se suicider par le passé, et est donc considéré comme un homme potentiellement dangereux pour lui-même.
En effet, c’est pendu dans sa cellule que les surveillants de prison le retrouvent mercredi dernier en fin d’après-midi. Dans un état critique mais encore vivant, il est transféré au CHU de Pellegrin à Bordeaux. Il meurt le lendemain à l’hôpital.
Le même jour, un autre détenu de Gradignan décède lui aussi, trois jours après s’être pendu. Depuis juin 2014, il était l’objet d’un placement spécifique en détention : à l’isolement, il passait tout son temps seul, même lors des promenades.
(Illustration : Ender)
Deux semaines avant ces deux décès, un autre homme avait ouvert ce bal macabre, également par pendaison. Les trois détenus ont tous laissé des lettres pour expliquer leurs gestes. Des mots que les enquêteurs ont en leur possession.
Lire la suite : Rue89 Bordeaux (18/03/15)
Pendant ce temps, l'Université Populaire de Bordeaux, en partenariat avec le Genepi Bordeaux organise un "Cycle sur la Prison" du 17 mars au 2 juin 2015
Lire le programme : Université Populaire de Bordeaux :
Cycle sur la prison - en partenariat avec le Genepi Bordeaux
Et Beh, vous avez du pain sur la planche !
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Quelques semaines auparavant, c'étaient les prisons de Nantes qui connaissaient le même carnage...
Lire aussi :
Dans les Prisons de Nantes... 3 Suicides en 2 semaines - brunodesbaumettes.overblog.com
Vue extérieure de la prison de Nantes (Photo Jean-Sebastien Evrard. AFP) Une femme de 45 ans condamnée à trente ans de réclusion pour avoir tué ses deux enfants en 2010 s'est donnée la mort d...
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L'Administration pénitentiaire est restée, bien entendu, muette et n'a pas voulu commenté.
Lire par contre l'opinion d'Alain H, un ancien maton :
Parole de maton : "Les vrais suicides en prison ne sont pas plus élevés que dehors..."
La Mort au Mitard - brunodesbaumettes.overblog.com
Kiki Smith - Daisy Chain (1992) &La prison n'est pas un lieu de soins, la prison tue...& J'ai longtemps hésité à écrire cette page : peut-on, doit-on égrainer la liste de toutes celles et ceux...
http://brunodesbaumettes.overblog.com/2013/11/la-mort-au-mitard.html