"Dans ce lieu, on est plus effrayé par le châtiment que par le crime" Albert Londres
"J'ai mission de vous faire vivre une vie nouvelle, en France, vous êtes des criminels, ici, je ne veux voir que des hommes repentants" Sarda Garriga - 1852
C'est par ces mots que le Commissaire général de Guyane accueillit le 31 mars 1852 les premiers forçats : 298 condamnés et trois déportés politiques... Très vite la plupart furent décimés par les fièvres.
Dès lors, et jusqu'en 1946, date de sa fermeture définitive, les camps, pénitenciers, établissements pénitentaires spéciaux (EPS) et colonies agricoles 'fleurirent' un peu partout en Guyane française.
La liste complète (mais l'est-elle vraiment) en dit long : la Guyane toute entière était alors un pénitencier.
Les déportés de l'Ile du Diable
Les 'Iles du Salut' sont trois îlots minuscules perdus dans les eaux limoneuses venues de l'Amazone. Parmi eux : la terrible Ile du Diable, la plus petite. Elle est réservée aux Prisonniers politiques.
C'est là que fut détenu le Capitaine Dreyfus d'avril 1895 à juin 1899 (Alfred Dreyfus)
L'Ile Royale et Saint Joseph
La plus vaste des trois îlots, elle était destinée aux détenus de droit commun endurcis : les professionnels de l'évasion, les criminels, les héros des cours d'assises...
Pourtant ceux-là ne sont pas les plus malheureux. Sur les îles l'air est plus clément que sur le continent et les cases de l'Ile Royale sont confortables. On y meurt moins (vite) qu'ailleurs.
C'est, entre autre, dans cette île que fut détenu Henri Charrière, dit 'Papillon'.
La troisième des Iles du Salut est Saint Joseph. Mais là, par devoir de mémoire, je garderai ici le silence...
Sources :
Histoire du bagne de Guyane ; Le bagne de Guyane ; Images Plus : Les bagnes de Guyane, Revue d'histoire du XIX° Siècle : Les archives des bagnes de Cayenne et de Nouvelle-Calédonie ; Guyane, le Bagne des Iles du Salut ; Vestiges à l'Ile Royale ; L'Enfer dans un paradis
(L'Ile St Joseph)
Lectures :
Patrick Chamoiseau et Jean-Luc de Laguarigue (2011) : Bagne
Albert Londres (1923), Au bagne
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