"J'ai mission de vous faire vivre une vie nouvelle, en France, vous êtes des criminels, ici, je ne veux voir que des hommes repentants ". Sarda Garriga - premier Commissaire général de Guyane.
"Dans ce lieu, on est plus effrayé par le châtiment que par le crime" Albert Londres
Saint Laurent du Maroni
La colonie agricole pénitentiaire de Saint Laurent du Maroni fut fondée en 1857/1858. On défricha l'épaisse forêt pour tenter d'y cultiver la canne à sucre et d'autres ressources vivrières...
Saint-Laurent devint à partir de 1858 le centre de regroupement pénitencier principal pour toute la Guyane. Un Décret de 1880 ériga cette localité en commune pénitentiaire.
De Saint Laurent essaimèrent, au coeur même de la jungle, des camps de travaux forcés aux conditions parfois des plus terribles...
Source : Histoire du Bagne de Guyane ; Le Quartier carcéral (St Jean du Maroni)
Un papillon sur l'épaule
Pour leur "débrouille", et pour améliorer leur maigre ordinaire, les bougres s'en allaient aussi à la chasse aux papillons, qu'ils revendaient pour leur propre compte (avec la complicité des surveillants qui prélevaient leur part).
L'Administration pénitentiaire affectait aussi les forçats les plus faibles à la collecte de morphos, ces précieux papillons bleus très demandés sur le marché américain...
Source : Les Travaux forcés - Qu'entendait-on par là ?
Charvein : Le 'Camp de la mort'
Dépendant de Saint Laurent du Maroni, situé en pleine brousse, les forçats y vivaient nus. Le taux de mortalité dépassait les 50 %. En trois mois, sur 160 forçats, 80 meurent de fièvres, 60 se suicident.
"Tous les indomptables du bagne ont passé par là. Ils sont complètement nus. C’est le pays surprenant des Blancs sans vêtements.
(La voie ferrée entre St Laurent et Charvein)
"Ironique paradis terrestre, vos frères de peau viennent à vous, sur la route, comme Adam.
"Ils partaient au travail, en rang, telle une compagnie, un Annamite, un nègre, quatre Arabes, tous les autres étaient des gens de France.
"La pioche sur l’épaule, ils passaient, rien qu’en chair et en os, sous le lourd soleil. Un surveillant, revolver à droite, carabine à gauche, suivait d’un pas pesant..." (Albert Londres (1923), Au bagne)
Pour aller plus loin : SAINT-LAURENT-DU-MARONI: Commune pénitentiaire
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