journal d'un détenu au quartier des "Isolés" - Prison des Baumettes à Marseille
30 Juin 2015
Ce titre pourra paraître à certains comme une provocation... (à moi aussi un peu !)
Il s'agit plutôt là d'une figure de style qu'on appelle un oxymore - ou oxymoron...
Définition : L'oxymore - ou oxymoron - du grec ὀξύμωρος - est une figure de style qui vise à rapprocher deux termes que leur sens devrait éloigner, dans une formule en apparence contradictoire, comme par exemple : « cette obscure clarté qui tombe des étoiles » (Corneille)
je vous laisse apprécier...
Amine Betach, le détenu que la prison a rendu libre
Il vivait enfermé dans son quartier, prisonnier de l'idée que l'argent fait le bonheur. Contre toute attente, la prison a "réparé" ce Gavroche des cités qui a obtenu de pouvoir quitter sa cellule pour aller à la rencontre de jeunes et les dissuader de suivre son exemple.
Amine Betach a grandi à Saint-Denis au sein d'une famille nombreuse où les coups pleuvent. Il arrête tôt l'école, se réfugie dans la boxe, décroche même un titre régional, mais tombe vite dans la délinquance. "La seule manière d'exister, c'était de faire des conneries".
Premier séjour en prison. Pas plus marqué que ça, à sa sortie il récidive. En décembre 2009, il est condamné à 11 ans de prison pour des vols avec violences. A 24 ans, il croit sa vie terminée; c'est le début d'une renaissance.
"J'ai trouvé de bonnes personnes sur mon chemin, qui m'ont dit: +t'es quelqu'un de bien+. Elles m'ont fait confiance et je n'ai pas voulu les décevoir".
Un cercle vertueux se met en place. A la maison d'arrêt de Villepinte, Amine devient "co-détenu de soutien", chargé de repérer les plus fragiles des nouveaux arrivants, victimes désignées du "choc carcéral".
Il reprend des études, se met à lire. Parmi les auteurs qui l'ont marqué, il cite pêle-mêle Hugo, Molière et Freud.
Lire la suite : L'Obs (19/06/15)
L'Express Actu avec l'AFP : Amine, ce détenu que la prison a réparé
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Voici, peut-être un tout autre son de cloche...
Blog du Taulard : « Tous mes réflexes restent conditionnés par l’enfermement »
Voilà lecteur, ça y est, je suis dehors, physiquement. Mais je n’explose pas de joie pour autant. Je n’ai aucune euphorie et je n’ai absolument pas l’envie de m’étourdir dans une fiesta artificielle.
Bien sûr, il y a un soulagement et je suis un peu étonné de pouvoir aller où je veux, de voir le ciel sans grille et d’admirer les arbres. Mais c’est loin de ce que j’imaginais dans ma cellule. Tous mes réflexes restent encore conditionnés par l’enfermement.
Ceci, d’autant plus, que la colère que je maîtrisais, au regard des conséquences si je l’avais laissée exploser dedans, sent la possibilité de s’exprimer et me fait serrer les poings encore plus fort. La prison est une ogresse qui, lorsqu’elle laisse le corps libre, garde l’âme prisonnière.
Lire la suite : Rue89 Lyon (18/06/15)
Dessin : Amjad Rasmi
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