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journal d'un détenu au quartier des "Isolés" - Prison des Baumettes à Marseille

02 - PAROLES DE TAULARDS

 

Un journal des journaux, une prison des barreaux...

 

"Le mitard était une cellule froide et sombre, sans la moindre ouverture sur l’extérieur. On ne pouvait rien y faire à part des pompes, des abdos, et attendre la bouffe. Les surveillants ne me laissaient en sortir que pour deux promenades quotidiennes d’une heure à peine. À peine le temps de dégourdir mes jambes ankylosées. Le reste du temps, je ne pouvais que me torturer les méninges. Le manque de nicotine me faisait souffrir. La pauvreté des repas m’affaiblissait. Incapable de distinguer le jour de la nuit dans cette cellule où le néon diffusait vingt-quatre heures sur vingt-quatre une lumière blafarde, je ne parvenais jamais à me reposer vraiment. Avant d’aller me coucher, je devais rendre mes vêtements au surveillant. Puis je dormais nu. J’apprendrais plus tard que cela servait à éviter que les détenus ne se pendent en utilisant leur chemise ou leur pantalon. Cet endroit puait la mort à plein nez.''  K. Mokhtari (Rédemption, 2013 - visitez la page Facebook : Redemption " Itinéraire d'un enfant cassé "​)

Dans cette page vous trouverez des témoignages et des extraits de journaux de détenus, des liens à lire, des lettres d'outre-tombe parfois...

 

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SOMMAIRE :

 

Le Marquis de Sade : Ecrits de la Bastille

Silvio Pellico (1833) : Mie Prigioni... Mes Prisons

Alexandre Jacob (1879 - 1954) : A bas les prisons, toutes les Prisons !

Rosa Luxemburg (1913-1918) : Lettres de prison

André Marty (1924) : Dans les prisons de République

Antonio Gramsci (1926 - 1937) : Lettres de prison

Arthur Koestler (1941) : Le zéro et l'infini

 

 

 

Max Moulinier (1942-1944) : Interné à la prison militaire de Paris repliée à Mauzac

G. Von Nerom (1942-1943) : Le journal de ma détention

Georges Albertini (1944 - 1945 : Journal de ma prison

Lucien Radaguet : (1945 - 1952) : Lettres de prison

Jean Genêt (1946) : Miracle de la Rose

Albertine Sarrazin : Journaux de Prison

Georges Loustanau-Lacau (1953) : Prison ne rime pas avec Raison...

José Giovanni (1957) : Le Trou

 

Alphonse Boudard (1963) : La cerise

 

Gabrielle Russier (1970) : Lettres de Prison

Serge Livrozet (1972)  : De la prison à la révolte​

Pierre Clémenti (1973) : Quelques messages personnels

Claude Charmes (1974) : Le maximum

Pierre Goldman (1975) : Souvenirs obscurs d'un juif polonais né en France

Jacques Lesage de La Haye (1978) : La guillotine du sexe

 

 

Miguel Benasayag (1980) : Malgré tout

Roger Knobelspiess (1982) : Lettres de prison

François Besse (1984) : Je suis un bandit d'honneur

Michel Nicolas (1989) : Graines de Potence

Ali Bourequat (1993) Dix-huit ans de solitude

Serge Coutel (1985) : L'envolée

Claude Lucas (1996) : Suerte - L'exclusion volontaire

Jacques Lerouge (2001) : La Prison

Patrick Brice (2001) : L'amour à main armée

 

 

 

Fabienne Maestracci (2001) : Les murs de vos prisons

Philippe Maurice (2001) : De la haine à la vie

Daniel Koehl (2002) : Révolte à perpétuité

Patrick Dils (2002) : Je voulais juste rentrer chez moi

Boris Dumont (2004) : Mes prisons

Charlie Bauer (2004) : Fractures d'une vie

Charles Bronson (2004) : Insanity, My Mad Life

Jean-Marc Rouillan  (2004-2007) : Chroniques carcérales

Abdel Hafed Benotman (2006) : Les Poteaux de torture

 

 

Jacqueline Day (2008) : Les Baumettes - Matricule 836

Jacques Mesrine (2008) : L'instinct de Mort

Donna Evleth (2008) : Lettres de Clairvaux

Farid Bamouhammad (2008) : Farid le Fou... d'Amour

Thierry Chatbi (2009) : A ceux qui se croient libres

Laurent Jacqua : La guillotine carcérale (2003) / J'ai mis le feu à la prison (2010)

Florence Cassez (2010) : A l'ombre de ma vie

Saïd André Remli (2010) : Je ne souhaite cela à personne

Nan Aurousseau (2010) : Le Ciel sur la tête

Régis Schleicher (2010) : Clairvaux, instants damnés

 

 

 

Christophe de la Condamine (2011) : Journal de taule

Jean Paul Korzec (2011) : Dans l'ombre du père

El Hadj Omar Top (2012) : Condamné à vivre

Pierre Botton (2012) : Moi, ancien détenu, bâtisseur de prisons nouvelles

Mara Kanté (2012) : Préjugé coupable

Luigi Ciardelli (2013) :  Prisonnier du Rocher

Aïssa Lacheb (2013) : Scènes de la vie carcérale

Maurice Marchal (2013) : PRISON, des rats et des hommes

Josina Godelet (2013) : Journal de bord d'une détenue

Audrey Chenu (2013) : Girl Fight

Vanessa Cosnefroy (2014) : 9 m2

André Boiron (2014) : T'en auras les reins brisés

Waleed Al-Husseini (2015) : Blasphémateur !

 

Liens externes :

 

Oscar Wilde (1898) : De profundis  Lire (en anglais) (Listen)

Charles Baïhaut (1898) : Impressions Cellulaires

 

Jean-Jacques Waltz, alias  Oncle Hansi (1914) : Notes écrites en prison

 

Victor Serge (1930) : Des hommes dans la la prison

Paul Caillaud (1940) : Témoignage d'un 'Indésirable Français' interné

Jean Suret-Canale (1940-1941) : "Dans les prisons de la Santé, du Cherche-Midi et de Fresnes"

Jean Zay (1940-1944) : Ecrits de prison

 

 

 

Albertine Sarrazin (1950) : Le times, Journal de prison

José Revueltas (1969) : Le mitard

James Care (1978) : Crève

 

Jean-Pierre Guéno (2000) : Paroles de détenus

Elisabeth Cons (2000) : La boîte à oubli - Dix ans à Fleury-Mérogis

Ahmed Marzouki (2001) : Tazmamart, Cellule 10​

Daniel Timsit (2002) : Récit de la longue patience 

Paul Darnel (2002) : Parcours du combattant

Michel Vaujour (2005) : Ma plus belle évasion

 

 

 

Robert Bonneau (2011) : Un franc-tireur minuscule

Le témoignage d'Olivier (2011) : Conditions de détentions

Clémence et Paul Denis (2011) : La vie en prison

Brigitte Brami (2011) : La prison ruinée

Daniel Tibi : 900 jours, 900 nuits, dans l'enfer d'une prison équatorienne

François Tortosa (2012) : Mes prisons, voir aussi De la Prison à la Peinture

Joel Williams (2012) : Du sang dans les plumes

Philippe Guillemin (2012) : 20 ans de Taule

 

 

Zeggah Mohand (2012) : Prisonniers politiques FLN en France pendant la Guerre d'Algérie 

T. (2012) : à sa sortie du Centre de détention d'Uzerche

 

 

 

Des Taulards sur la Toile : pages de bloggeurs

 

Didier Floch (alias : H. Hector) : Ancien Taulard de la Maison d'Arrêt d'Orléans

La prison... ou (2007) Les premiers jours en prison

Youv (2012-2013): Le bloggeur de la prison de Bois d'Arcy, sa page Face-Book, ses chroniques

"Moi Isabelle, détenue à Fleury-Mérogis sous le numéro d'écrou 393919 Y..."

Rue89 Lyon : Le Blog du Taulard inconnu

 

Et plus encore !

 

Les dossiers du GRIHL (2011) : Ecrire en prison, écrire la prison (XVIIe-XXe siècles)

Fabien Dabert (2012) : Ces grands écrivains qui ont fait de la prison

L'envolée sur le Net : Pour en finir avec toutes les prisons

L'envolée (de 2001 à 2003) : Les prisonniers s'envolent, les écrits restent...

Ban public : Témoignages de la vie carcérale /  PhilippeChristophe / Quand les détenus revendiquent : Paroles collectives

OIP - Revue Dedans Dehors n° 79 (mars 2013) : Expression en prison, la parole disqualifiée

 

 

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"Français, encore un effort et vous serez Républicains !"

 

Le Marquis de Sade : Ecrits de la Bastille

 

A 22 ans, le Marquis de Sade est une première fois emprisonné, pour débauche outrée et blasphème et profanation de l'image du Christ. C'est son premier contact avec la prison où il passera près de trente ans de sa vie.

Dans l'ennui de sa cellule de la Bastille, le marquis de Sade a beaucoup écrit. Les manuscrits e ses œuvres ont parfois subi bien des mésaventures. Plusieurs d'entre eux n'ont été découverts que longtemps après sa mort. 

 

Lire l'article complet : 

Français, il vous reste encore des Bastilles à brûler !

 

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Silvio Pellico (1833) : Mie Prigioni... Mes Prisons

 

Dans une Italie encore divisée en multiples petits états et dont le nord était sous le joug de l'Empire Autrichien, Silvio Pellico fut arrêté pour conspiration en 1820, et emprisonné à Milan, puis à Venise. Condamné à mort puis gracié par l’empereur François, il fut envoyé en 1822 dans la terrible prison du Spielberg en Moravie où il passa dix ans. Il fit connaitre ses conditions de vie lors de son emprisonnement par la rédaction d'un livre qui connut plus tard un immense succès : "Mes prisons – Mémoires de Silvio Pellico".

 

Lire l'article complet et l'ouvrage :

Silvio Pellico (1833) : Mie Prigioni... Mes Prisons

 

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Alexandre Jacob A bas les prisons, toutes les prisons !

 

"Tu as l'espoir ?, que dis-je, la conviction de pouvoir m'embrasser. C'est du moins ce que j'ai pu comprendre dans ta lettre. Et bien, permets-moi de te dire que tu commets-là une profonde erreur.
"Au dépôt des forçats, comme dans presque toutes les prisons d'ailleurs, à moins d'une autorisation spéciale délivrée par le ministre ou le préfet, les détenus ne peuvent voir et parler à leurs parents qu'à travers une grille..."

 

LIRE LA SUITE : 

A. Jacob : Je crie : à bas les prisons, toutes les prisons !

 

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Rosa Luxemburg (1913-1918) : Lettres de prison

 

Rosa Luxemburg fut une des figures lumineuses du mouvement socialiste au début du siècle, une des seules à s'être opposée à la guerre de 14-18. Pour cela, elle passa presque toute la guerre dans les prisons d'Allemagne.

 

Pendant ces années, elle écrivit quantités de lettres à ses amis; il y est peu question de politique, ce sont surtout des incitations à vivre, à rester bon " malgré tout et le reste ", à rester humain. Elle paraît si ouverte, et si gaie malgré le cachot ; à se demander qui, d'elle ou des autres, était le plus emprisonné...

 

 

  

     Rosa Luxemburg...                                                     Lettres choisies par Anouk Grinberg

 

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André Marty (1924) : Dans les prisons de République

 

"Vous tous qui êtes passés dans ces lieux maudits, racontez et racontez sans cesse ce que vous avez vu. Il faut que chaque ancien détenu soit un centre de propagande..."

André Marty fut à la fois marin dans la Royale et, d'autre part, militant communiste de la première heure. Pour cela, accusé d'avoir fomenté une mutinerie au large du port soviétique d'Odessé, il fut condamné à vingt ans de travaux forcés.

Ainsi il eut à endurer les geôles de 'l'Etat bourgeois'. Il eut la volonté farouche de témoigner et témoigner sans cesse contre toutes les injustices...

 

Note personnelle : un livre à lire absolument !

 

Lire aussi : 

Des Hommes et des Prisons abandonnés par la République

 

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Antonio Gramsci – lettres de prison (1926 – 1937)

«Nous devons empêcher ce cerveau de fonctionner pendant vingt ans.»

C'est par cette effrayante sentence que le procureur fasciste Michele Isgrò commentait le verdict qui condamnait en 1928 le philosophe Antonio Gramsci à 20 ans de réclusion.

 

"Les idées ne font pas partie des objets personnels que l’on retire aux hommes avant de les enfermer.'' S.Lapaque

 

En 1921, Antonio Gramsci contribue à la fondation du Parti communiste italien. Il est élu député en 1924. En 1926, il est arrêté. Le régime fasciste le condamne à la déportation deux ans plus tard. Il ne cessera d'écrire jusqu'en 1937. Malade, il est libéré sous condition et meurt quelques jours après...

 

Dommage, j'aurais bien aimé bavarder avec lui, au cours d'une promenade, au Deuxième nord par exemple...

 

Lisez l'ensemble de sa très riche correspondance publiée chez Gallimard.

 

Extraits :

 

"Les trois premiers jours je les ai passés dans une cellule assez claire le jour à éclairée la nuit. Le lit était cependant très sale ; les draps avaient déjà servi ; les insectes les plus divers pullulaient ; il ne m'a pas été possible d'avoir quelque chose à lire, pas même la Gazette du Sport ; j'ai mangé la soupe de la prison et je l'ai trouvée assez bonne. Puis je suis passé dans une seconde cellule plus sombre le jour et sans éclairage la nuit, mais qui avait été désinfectée avec de la flamme d'essence et dont le lit avait des draps passés à la lessive. J'ai commencé à faire des achats chez le cantinier de la prison : les bougies pour la nuit, le lait pour le matin, une soupe avec du bouillon de bœuf et un morceau de bouilli, du fromage, du vin, des pommes, des cigarettes, des journaux et des revues illustrées..".

 

(...)

 

"... En vérité, je ne croyais pas posséder une telle réserve de force physique et d'énergie. Je n'ai ressenti aucun trouble depuis mon arrestation. Tous les autres, d'une manière ou d'une autre, ont eu des crises de nerfs, parfois très graves et toutes du même genre. (…) Un ami abruzzais qui dort dans ma propre chambre s'est pendant de nombreuses nuits continuellement réveillé en proie à de sauvages cauchemars qui le faisaient hurler et sursauter de manière impressionnante. Moi je n'ai éprouvé aucun malaise, si ce n'est celui de dormir peu, chose peu nouvelle et qui, par ailleurs, ne pouvait avoir les mêmes conséquences qu'auparavant, étant donné l'état d'inertie où je me trouve réduit..."

 

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Arthur Koestler (1941) : Le zéro et l'infini


Arthur Koestler, qui a fondé le Prix Koestler en 1962, a vécu les tragédies du XXe siècle. Juif, communiste, puis anti-stalinien, il fut plusieurs fois arrêté. 

Ses expériences en tant que prisonnier politique lui ont donné un aperçu exceptionnel sur la relation entre l'emprisonnement et de la créativité, s'opposant ainsi à tous les 'systèmes fermés de la pensée'.

Son roman le plus célèbre "Darkness at Noon" a été traduit en français sous le titre "Le zéro et l'infini".

Il est le Fondateur de la Fondation Koester au Royaume-Uni oeuvrant à la promotion de l'art Carcéral

 

Lire : L'Art Carcéral venu d'ailleurs : La Fondation Koestler

 

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Guillaume Van Nerom : Journal de ma détention (1941-1943)

Transcription: Maurice Servranckx ©2002 (www.ceauthors.com/journal.doc)

 

Extraits...

Guillaume Van Nerom est Belge. Il fut détenu par les Allemands entre 1941 et 1944 dans différents centres de détention : Breendonck, quatre mois et demi, prison de Louvain, dix-sept mois, citadelle de Huy, jusqu’en novembre 1943, Vught (en Hollande), jusqu’en septembre 1944.

 

 

Après l’évacuation de ce camp, il est déporté en Allemagne, à Buchenwald et à Flossenburg, où on le voit pour la dernière fois entre le 16 et le 19 avril 1945. Selon des témoignages, il meurt d’épuisement au cours d’une marche forcée entre deux camps de concentration.

Commentaires de M. Servranckx :

Le «Journal de ma détention » est un hymne à l’espoir toujours déçu, sans cesse renaissant, d’un homme ordinaire qui, plongé dans l’univers concentrationnaire, trouve le moyen et la force de décrire le drame tout comme la monotonie du quotidien, avec lucidité, dignité, commisération, humour même. (...)

Le contraste entre la brutalité décrite dans la première partie du journal et la discipline carcérale moins rigoureuse de la seconde faisait espérer l’élargissement à brève échéance du prisonnier et son heureux retour à la vie de famille. L’avant-propos nous prévient que Guillaume ne connaîtra pas ce dénouement heureux mais, tout au contraire, un regain de souffrances physiques et morales, par la déportation vers des camps de redoutable mémoire, et qu’il mourra à bout de force, en 1945, quelque part en Bavière.

''Combien d’innocents ont péri comme lui, combien encore souffrent et meurent anonymement près de soixante ans plus tard. Rares sont ceux qui ont pu laisser un pareil témoignage qui nous crie : « Soyez vigilants, pour que la grande noirceur ne vous recouvre pas une fois de plus ! »''

***

3 décembre 1941 - À notre arrivée, nous sommes conduits dans une salle faisant environ 65 m de longueur par 10 m. de largeur et 4 m. de hauteur, garnie de tables et bancs et de lits avec draps, oh ! merveille pour nous qui en sommes privés depuis près de cinq mois. Après avoir avalé un bol de soupe et fumé une bonne heure avec permission «officielle» (d’où vient le tabac, mystère), nous nous couchons à 21h. Le lendemain à 7 h, lever, toilette et repas. À 8 h., causerie et jeux, à 10 h 30, promenade d’une demi-heure à trois quarts d’heure, retour à la chambre, dîner de légumes et de pommes de terre.

 

***

 

18 janvier 1943 - L’après-midi, je consulte un médecin dentiste (identité protégée), détenu comme nous et chargé de nous donner des soins. Je passe vraiment un bien mauvais moment car il doit procéder à l’extraction de deux molaires et d’une dent de sagesse (sagesse qui ainsi, se retrouve amputée du quart !). Les choses se présentent mal et la séance dure un long moment mais enfin, l’opération s’achève. Le dentiste est fourbu et moi, quasi-mort. J’avale deux cachets d’aspirine et plus tard, un de Luminal. Peut-être parviendrai-je à fermer l’oeil.

21 janvier 1943 – J’ai la tête bien malade. Le médecin à qui je fais la remarque me dit que je dois m’estimer heureux d’en être quitte à si bon compte, car, dit-il, «sur les quelques quinze mille extractions à mon actif, il ne s’en est jamais présenté de pareilles».

27 janvier 1943 - J’essaie de secouer le cafard du docteur, sombre et rêveur, et il me raconte sa lamentable histoire : « Je suis marié et j’ai deux enfants, garçon et fille. Ma femme est charmante mais un peu tête folle, ce dont ses frères et sœurs usent et abusent contre moi. J’ai deux bureaux de consultation. Depuis mon arrestation je constate du relâchement chez mon épouse, se manifestant par des plaintes de manque d’argent et autres reproches non fondés. Pour une somme dérisoire elle a cédé mes bureaux, tout le matériel et la clientèle, à une espèce de rasta qui fréquentait trop assidûment la maison à mon gré. C’est du vrai vol. Aussi ai-je engagé un avocat pour faire opposition à cette affaire. En plus, je viens d’avoir la visite de mon frère qui me dit : Mon pauvre, ta femme a une conduite scandaleuse et tes enfants sont en de bien tristes mains. Tu comprends qu’avec de telles nouvelles je ne sois pas à la joie ! ». Je passe avec ce malheureux à peu près tout le temps disponible afin de lui remonter le moral.

3 février 1943 – On amène aujourd’hui un garçon de dix-sept ans arrêté pour distribution de journaux et de tracts. N’est-il pas malheureux de voir un enfant de cet âge enfermé dans un bourbier pareil pour s’être laissé entraîner à un acte qui ne correspond à rien. Ce petit est maintenant le cadet de la chambrée. Le doyen est âgé de soixante-huit ans...

3 février 1943 - Puisqu’il est sans cesse question de la chambrée, je vais tenter d’en préciser les aspects. La salle a 65 m de long sur 10 m de large, avec une cinquantaine de fenêtres garnies debarreaux. Il s’y trouve une cinquantaine de lits à deux étages, garnis de matelas bourrés de fibre de bois, douze grandes tables et une cinquantaine de bancs.

Les détenus sont de formations très diverses : maçon, terrassier, serrurier, peintre de façade et peintre d’art, mineur, paysan, coiffeur, marchand ambulant, commerçant, agent des chemins de fer, agent de tramway, officier de l’armée, aviateur, médecin, architecte, ingénieur, dentiste, diamantaire, horloger amateur, et j’en passe.

On peut trouver ici des gestes de camaraderie, mais plus fréquemment un esprit de découragement, de méchanceté, de jalousie et de médisance. Ce sont là les moindres reproches que l’on puisse adresser à ce pauvre troupeau ! À la table de travail, mes voisins immédiats sont deux braconniers qui ne parlent que de vols et rapines. Nous avons des ressortissants russes, polonais, italiens, belges de toutes les provinces, deux commissaires de police (d’Ostende et de La Louvière), des prêtres, députés, sénateurs et même des ministres.

Ce soir encore arrivent cinq jeunes détenus transférés de St-Gilles. Le cadet de seize ans me confie que sa mère et sa sœur sont aussi détenues, et que tous trois en ignorent la raison.

Samedi 13 février 1943 – Depuis deux ou trois jours, la nuit surtout, j’éprouve de vives démangeaisons. Le médecin m’examine. Horreur, je suis infesté de poux. J’en suis quitte pour une friction de tout le corps au pétrole, quel parfum ! J’empeste à tel point que mes voisins de table trouvent que la soupe goûte le pétrole. Nous nettoyons la chambre à l’eau et il faut voir les combines de la plupart des jeunes gaillards, qui ne sont pas fichus d’essorer un torchon, pour échapper à la corvée.

(...)

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Max Moulinier (1942-1944) : Interné à la prison militaire de Paris repliée à Mauzac

 

La nuit

Cette nuit a été pénible. J’ai à peine dormi. J’ai pensé à ma famille et surtout à mes enfants. Les lits manquent de confort. Ils sont en fer. Il y a du feuillard métallique qui sert de sommier. Une paillasse repose dessus, la paille qui se trouve à l’intérieur s’est tassée et brisée en menus morceaux. Il fait froid et l’air est humide. Les couvertures ne suffisent pas. Nous mettons tous nos effets par-dessus. L’air est irrespirable. Il faut ouvrir les fenêtres, ce qui n’est pas du goût des frileux.
Nous avons faim. C’est terrible.



6 heures
Le clairon sonne le réveil. Mauzac est un camp-prison de l’armée. Tout marche au son du clairon. Les gars se lèvent, font leur toilette et rangent le couchage en carré au pied du lit. La porte s’ouvre. Des volontaires vont chercher le jus (l’eau qui a servi à cuire les légumes de la veille). Ce liquide n’est même pas chaud.

 

Lire la suite : 24 heures de la vie d’un détenu politique à la prison militaire de Mauzac…

 

 

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Georges Albertini : Journal de ma prison (septembre 1944 - février 1945)

 

Comment un jeune espoir, avant la guerre, du Parti socialiste SFIO et de la CGT, avait-il pu rallier, sous l’Occupation, le national-socialisme et la collaboration franco-allemande ? Puis, condamné au bagne, bénéficier d’une remise de peine du président de la République, le socialiste et ex-résistant Vincent Auriol, pour reprendre son activité politique ? Et ensuite, sous la IVe et la Ve République, exercer une si forte influence sur de hautes personnalités de tous bords ? Cela tenait à sa personnalité, hors du commun.

 

Pour la connaître, rien de mieux que les écrits qu’il a rédigés lorsqu’il était incarcéré à la prison de Fresnes, entre septembre 1944 et février 1945. Il y attendait son procès, dont beaucoup ne doutaient pas qu’il s’achèverait par une condamnation à mort ; ce fut le cas pour plusieurs de ses codétenus.

Lui-même l’envisageait et s’y préparait. Il rédigea donc, pour ses avocats, une Note autobiographique détaillée. Il tint aussi un Journal de ma prison, pour que ses proches connaissent ou que lui-même, s’il survivait, puisse se remémorer comment il avait vécu cette période douloureuse...

 

Lire la suite : Blog de Philippe Poisson : Les Écrits en prison de Georges Albertini

 

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Lettres de prison de Lucien Radaguet

Lucien Radaguet : Lettres de prison (1945 - 1952)

Que dire du personnage ? Un collabo pendant l'Occupation ?    Un antisémite notoire, rédacteur du journal de sinitre mémoire "Je suis partout" ? Et qui ne reniera jamais son "engagement" ? 

Je préfère alors, à tout prendre, ne retenir que  le 'taulard', condamné à mort et dont la peine commuée lui a valu douze ans de réclusion de prison à Fresnes.

 

Il tient le coup grâce à sa femme, ses lectures, ses écritures (il écrit une théologie) et surtout grâce à sa correspondance avec son ami Roland. Il décrit  comment il vit, comment il ressent les choses, les choses qui le préoccupent, en particulier la crainte face au déroulement de son procès. Il parle aussi de ses lectures...

Pour peu, on se mettrait presque à sa place ! (n'exagérons pas quand même...) - plus d'infos sur Lucien Radaguet ? Lui et moi, visiblement, nous ne partageons pas les mêmes valeurs, passées ou actuelles.

 

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Jean Genêt (1946) : Miracle de la Rose

 

« Miracle de la Rose », dans lequel Genet évoque les souvenirs de sa détention à l'âge de seize ans à la Colonie Pénitentiaire de Mettray, « à l'endroit le plus beau de la plus belle Touraine » est avant tout un document implacable sur ce bagne d'enfants et le roman de ces adolescents violents et passionnés, condamnés à vivre enfermés dans un univers clos et féroce.

Lire l'article complet :

Jean Genêt : Miracle de la Rose

 

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Journal de Fresnes - Le Passe-peine (1949-1967) et Le Times - Journal de prison (1959)

 

 
Durant ses longues années d'incarcération Albertine sarrazin tient un journal où elle consigne, pour elle-même, ses observations sur le monde extérieur et son évolution personnelle.

 

Lire l'article : Albertine Sarrazin : Journaux de Prison

 

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CRAPOUILLOT Numéro 21- Dépôt légal 6-1953

 

Georges Loustanau-Lacau (1953) : Prison ne rime pas avec Raison...

 

Georges Loustanau-Lacau, militaire de carrière, pris parti pour l'extrême-droite avant la Seconde guerre mondiale. Fait une première fois prisonnier sur le front par les troupes allemandes en 1940, puis libéré, il devint alors le Délégué général de la Légion française des combattants sous les ordres de Vichy. Là, clandestinement, il met en place un réseau de Résistance - le réseau Navarre - en lien avec les services britanniques. Arrêté par les Allemands, puis déporté au camp de Mathausen, il y survécu... pour retrouver, en 1947, après la Libération, la prison, accusé de ses accointances d'Avant-guerre avec le mouvement conspirateur d'extrême-droite de la Gagoule...

Ce texte fut publié dans un numéro 21 du Crapouillot qui avait pour thème "A bas les prisons !"

 

(Extrait...)

 

... Ecrire sur cette chose immonde : la prison, ou sur ses variantes que j'ai eu l'honneur de connaître : la forteresse, la prison militaire, le centre d'internement, le caveau, le camp de concentration, les locaux dits de droit commun, bref toute la lyre du système des quatre murs.

Je m'y décide , non sans répugnance, avec l'illusion qu'un ministre courageux tiendra compte de mes conclusions et ainsi j'aurai servi ce que Françoise Giroud dénomme (...) la vérité.

 

Cette expérience assez complète, reprise dans son ensemble, m'autorise déjà à affirmer que la prison ne justifie que la moitié de sa raison d’être. Si elle sépare le détenu de la Société qui, à tort ou justement, le rejette, elle ne lui inspire que très rarement, qu'il soit coupable ou innocent, le regret de sa faute ou de ses actes.

 Encore serait-ce là un résultat à demi positif. Pratiquement, par le dégoût qu'elle provoque, elle conduit le coupable à la rébellion totale et à des projets plus perfectionnés, plus criminels que ceux qui l'y ont conduit. Quant à l'interné politique,elle le sublime, elle lui donne des ailes. Pour tous les détenus, quelle que soit la cause de leur détention, la prison fournit l'exemple permanent de la grossièreté, de la brutalité, de la saleté, du vice, de la paresse, de l'onanisme et de la pédérastie...

 

Lire le texte dans son intégralité : 

Georges Loustaunau-Lacau (1953) : Prison ne rime pas avec raison

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José Giovanni (1957) Le Trou

 

Le Trou est la description minutieuse de sa tentative d’évasion de la prison de la Santé et l’échec de cette tentative.

Il y décrit parfaitement la situation d’enfermement et de déchéance dans laquelle se trouve un condamné qui en dernier recours tente l’évasion pour accéder à la liberté. La torpeur, le trop-plein d’interrogations qui restent sans réponses et la solitude jusqu’à l’isolement total...

Ce livre a été adapté pour le cinéma par Jacques Becker en 1960, dans lequel José Giovanni joue son propre rôle. (Voir Jacques Becker (1960) : Le Trou)

 

A lire aussi du même auteur : Criminocorpus : “Huit mois, face à la tombe”

 

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Alphonse Boudard (1963) La cerise

 

Pendant la Deuxième Guerre mondiale Alphonse Boudart choisit la Résistance, il sera blessé et recevra la médaille militaire. A la Libération, il glisse dans la cambriole et se retrouve en taule. Sa langue est  langue drue, nourrie de l'argot et du Paris populaire : une écriture fortement autobiographique avec quelques détours de son imagination.

 

Lire l'article complet : Alphonse Boudard (1963) La cerise

 

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Gabrielle Russier (1970) : Lettres de prison

 

Gabrielle Russier était enseignante - professeur de lettres à Marseille. Christian était un de ses élèves. Ils s'aimaient. Lui avait presque 17 ans et elle 32.

Christian fugue et Gabrielle Russier est emprisonnée d’abord quelques jours aux Baumettes puis cinq semaines au printemps 1969. A son procès en juillet 1969, elle est condamnée à douze mois de prison.

Depuis sa prison, le 27 août, elle écrit à une amie :

 

« Tant de choses à vous dire encore (et en désordre) : l’espoir de vous retrouver, de ne pas quitter Marseille cette année, de redevenir ce que j’étais, de retrouver intelligence et lucidité. Tout s’embrouille dans ma tête, je n’arrive pas à fixer mon attention. Simplement je vais essayer de tenir, à cause de vous tous les gens que j’aimais, de faire un ultime effort pour arriver au bout du tunnel... »

Anéantie, privée de tout espoir, sans travail, elle se suicide le 1er septembre 1969.


Son histoire a inspiré le film, 'Mourir d’aimer' d’André Cayatte et la chanson éponyme de Charles Aznavour...

 

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Pierre Clémenti (1973) : Quelques messages personnels

 

« Le commencement, les premiers instants sont les mêmes pour tous.  Le claquement d’une porte, la porte de ta cellule qui se referme sur toi et tu restes là, immobile, glacé mais le cœur fou. D’abord tu as l’esprit vide, impossible d’aligner une pensée derrière l’autre... »

 

Pierre Clémenti est un acteur du cinéma libertaire français des années 60-70. Homme sans concessions, exigeant, aperçu dans Le Guépard (France, Italie, 1963) de Luchino Visconti, il se fera notamment connaître du grand public grâce à deux films : Belle de jour (France, Italie, 1967) de Luis Buňuel aux côtés de Catherine Deneuve, et Benjamin ou les mémoires d’un puceau (France, 1968) de Michel Deville.
Allure de jeune premier, présence magnétique à l’écran, Clémenti, beau comme Delon, est promis à une belle carrière, mais en juillet 1971, il est arrêté à son domicile par la police italienne pour détention de drogues.  Il restera emprisonné dix-huit mois avant d’être relâché...
Clémenti raconte son expérience carcérale et partage ses réflexions sur le métier d’acteur et ses souvenirs sur les grandes rencontres qui ont marquées sa vie.

Lire la suite :  Pierre Clémenti (1973) : Quelques messages personnels

 

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Claude Charmes (1974) : Le maximum

 

Récit autobiographie d'un assassin, condamné à mort et qui a passé 15 ans et demi en prison.

Le style est très direct, à la limite austère, mais diablement efficace. Le récit, construit à partir de son témoignage oral est sans complaisance ni provocation exagérées. 

Cette écriture froide, qui pourrait être rebutante, est en fait parfaitement adaptée au récit, à l'histoire toute nue racontée par l'auteur.

 

Ecouter : Radioscopie (1975) : interview de Claude Charmes

 

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Pierre Goldman : Souvenirs obscurs d'un juif polonais né en France (1975)

 

« Est-ce qu'on peut dire la prison ? Est-ce qu'on peut dire le silence, est-ce qu'on peut dire les larmes lentes et secrètes après l'extinction des feux, parfois, est-ce qu'on peut dire l'amitié des voyous et des assassins, des voleurs, est-ce qu'on peut dire la détresse, la fierté, la superbe des vieux caïds enfermés, qui répètent inlassablement la litanie de leurs exploits passés, ou qui n'en parlent jamais... »

En avril 1970, Pierre Goldman est arrêté pour le meurtre de deux pharmaciennes, assassinées lors du braquage. Il passera quatre ans en détention préventive. A l'issue de son premier procès, digne de l'Affaire Calas, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. (voir sa biographie)

En appel, en 1976, sa culpabilité n'est pas retenue pour meurtre, mais il est condamné à douze ans pour trois autres braquages. Il est libéré quelques mois plus tard. Il meurt assassiné en 1979. Son meurtre restera non élucidé, son ou ses assassins resteront impunis...

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Serge Livrozet (1972)  : De la prison à la révolte

 

Serge Livrozet est un ancien délinquant. Il a été plusieurs fois arrêté pour des cambriolages. Durant sa dernière incarcération, il décide de combattre le système pénitencier par la plume et en créant le Comité d'action des prisonniers avec Michel Foucault. Livrozet va également participer au lancement du journal Liberation.
De la Prison à la révolte est son premier livre sorti en 1972. Il y explique sa vie de délinquant, ce qui l'a poussé à agir ainsi, sur le système carcéral dans lequel il a vécu quelques années. Il décrit les mécanismes qui ont transformé le révolté en révolutionnaire. Il s'agit pour lui de témoigner, laissant l'analyse aux intellectuels, dont Michel Foucault, qui signera la préface de l'ouvrage.

 

Pour en savoir plus : Florian Pennec (2009) : Serge Livrozet - De la Prison à la révolte

 

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Jacques Lesage de La Haye (1978 - 1ère édition) :

La guillotine du sexe
La vie affective et sexuelle des prisonniers


Après avoir passé onze ans et demi en prison, Jacques Lesage de La Haye déchire le voile pudique qui masque des êtres anéantis, des corps inertes, des sexes morts...
Devenu un classique de la littérature pénitentiaire lors de sa première parution en 1978, ce livre est un document unique d'une grande actualité, au moment où s'instaure le débat sur la mise en place de "parloirs intimes" en prison.

 

Lire : Les prisons des corps

 

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Miguel Benasayag (1980) : Malgré tout

 

Argentine - Miguel Benasayag (1953, Buenos Aires) est un militant franco-argentin qui fut emprisonné en mars 1975 par les militaires argentins, faisant partie de la guérilla guévariste.

Après trois ans d'emprisonnement et de torture, il est finalement libéré en 1978 et rejoint la France, le pays de sa mère, qu'il découvre pour la première fois.

Le livre Malgré tout (A pesar de todo), publié en 1980, est un recueil de vingt-cinq contes au travers desquels Miguel Benasayag expose un témoignage émouvant et franc sur la solitude et la résistance.

 

Lire l'intégralité de l'article : Miguel Benasayag (1980) : Malgré tout
 

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Roger Knobelspiess - Lettres de prison (1982)

 

Condamné à quinze ans de réclusion en 1972 pour un braquage qu’il niera toujours avoir commis, gracié en 1981, Roger Knobelspiess récidivera par plusieurs hold-up dans les années quatre-vingts.

Ayant passé vingt-six ans de sa vie en prison, Knobelspiess est devenu dans les années soixante-dix et quatre-vingts le porte-parole des prisonniers, dénonçant l’inhumanité d’un système carcéral français qui broie les hommes et les pousse à la récidive.

Acteur, Roger Knobelspiess a joué dans une dizaine de films (Capitaine Conan de Bertrand Tavernier, Cantique de la racaille de Vincent Ravalec…).

 

Auteur, il a publié six livres, de QHS (préface de Michel Foucault, 1980) à Voleur de poules (1992).

 

Visitez son blog : Roger Knobelspiess

 

 

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François Besse (1984) : Je suis un bandit d'honneur

 

Gangster, roi de l'évasion, ex-Lieutenant de Mesrine, les termes ne manquent pas pour qualifier François Besse. Dans ces pages relatant ses «exploits», qu'il a rédigées dans sa dernière prison, lui-même se peint tel un bandit d'honneur. 

 

LIRE LA SUITE :

François Besse (1984) : Je suis un bandit d'honneur

 

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Michel NICOLAS (1989) Graines de Potence

"J'ai failli un instant donner raison à ces soi-disant intelligents que je n'étais qu'une Graine de potence..."

 

"De deux ans à vingt-deux ans tous les éléments étaient réunis pour faire de moi un gibier de potence, mais Dieu a toujours veillé pour que je rencontre des êtres d'une rare qualité de vie qui m'ont permis encore à ce jour de vivre une vie d'homme...

 

"... A sept ans, un certain psychologue de la race des intelligent a classé cet enfant comme étant débile. Cette petite phrase écrite sur un document officiel a suivi cet enfant tout au long de sa vie d'adolescent. Et là, tout était mis en oeuvre pour le mater et non pour l'aimer..."

 

Lire la présentation complète  :

Michel Nicolas : Graine de Potence

 

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Serge Coutel : L'envolée (1985)

 

"Quand tu sais que tu es en train de faire perpète, ce n’est pas simplement un jour après l’autre, non :

chaque jour, tu fais perpète en entier, avec les souvenirs anticipant de plus en plus tes souffrances à venir.

Et cette solidification des heures, quand elles se cristallisent en une gelée vitreuse...

"Et la vie qui devient une maladie...

"C’est la plus terrible institution de notre époque que cette justice, fatiguée de surenchérir sur le crime qu’elle prétend punir, ne crucifiant plus, n’écartelant plus, ne dépeçant plus, n’empalant plus, ne brûlant plus et, même, ne décapitant plus. Il n’y a plus ni fer, ni roue, ni gibet, ni bûcher, ni rien.

"Ce qui remplace tout, c’est le temps. La vie amputée du temps ! C’est ça la prison : du temps infligé dans sa nudité. On ne tue pas, on laisse mourir."

 
 
 
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Ali Bourequat (1993) Dix-huit ans de solitude
 
 

Maroc - L'auteur, l'un des trois frères Bourequat enlevés par les hommes d'Hassan II, raconte ses dix-huit années d'enfer dans l'un des plus sinistres bagnes où le souverain marocain enfermait ceux lui déplaisaient.
 

Le 8 juillet 1973, à quatre heures du matin, les trois frères Bourequat, hommes d'affaires de nationalité française mais proches de Hassan II, sont kidnappés à leur domicile de Rabat par les services secrets marocains. On ne les reverra pas pendant dix-huit ans...

Dix-huit ans de solitude. D'abord les tortures d'un raffinement môyenageux, puis le transfert au sinistre bagne de Tazmamart, où ils quittent le monde des vivants.

 

Lire la suite : Ali Bourequat (1993) : Dix-huit ans de solitude

 

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Claude Lucas (1996) Suerte - L'exclusion volontaire

 

"À cette époque-là, n'étais-je pas déjà mort ? Et si oui, depuis quand errais-je dans cet univers parallèle si semblable à l'autre ?"

Telles sont les premières lignes de ce braqueur de banque, détenu de longue durée...
Dans sa cellule, il s'est découvert écrivain. Philosophe, il s'est attaché à la pensée d'Emmanuel Levinas qui, en quelques lignes de préface, peu de jours avant sa mort, s'est adressé à tous les détenus.
À quoi sert la prison ? Question majeure que pose implicitement ce livre. Le fort taux de récidive laisse sceptique. La France a la proportion de suicidés la plus importante d'Europe.

 

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Jacques Lerouge (2001) : La Prison

 

Jacques Lerouge fut condamné à mort. il vit sa peine communée puis il fut libéré après 24 ans passés derrière les barreaux.

Pendant plusieurs années ensuite, il franchit à nouveau les portes des pénitenciers pour aider des détenus, notamment les jeunes, à préparer leur sortie sans passer par la case récidive.

Il meurt assassiné en 2006...

 

Lire l'article complet : Jacques Lerouge (2001) : La Prison

Cliquez sur l'image pour lire l'ouvrage

 

 

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Fabienne Maestracci (2001) : Les murs de vos prisons

 

L’expérience de la prison pour une jeune femme corse prise dans la tourmente de l’affaire de l’assassinat du préfet Érignac, et qui fut détenue treize mois.

Treize mois pour rien, mais treize mois à rencontrer dans l’univers carcéral de la France, les « politiques », d’Action directe à l’ETA.

Un récit-témoignage empreint de sensibilité et d’humanisme. L'auteure évoque son incarcération à Fleury-Mérogis durant trieze mois. Treize mois pour rien.

 

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Patrick Brice (2001) : L'amour à main armée

 

Décembre 1991 : un couple prend seize personnes en otages à la prison de Moulins, l'une des mieux gardées de France, et se retrouve face aux tireurs du GIGN. Il s'agit de Patrick et Laurence Brice. 

 

Voici leur stupéfiante histoire: pendant huit ans, ils ont connu l'amour sans nuages tout en multipliant les braquages de banques, les évasions les plus audacieuses et les cavales dans la France entière. 

 Ils mèneront leur idylle au grand jour et sillonneront la France, braquant vingt-trois banques.

En 1987, Patrick Brice est repris, puis jugé. Mais comment vivre séparés ?  

" Roi de l'évasion ", Patrick déploie dans sa cellule son courage et son génie de bricoleur. Laurence lui passe les explosifs au parloir. Trois tentatives, une nouvelle cavale aux accents de lune de miel, jusqu'à se qu'ils se fassent prendre...

Une histoire de Bonny et Clide à la française en quelque sorte...

 

A lire : Libération (10/09/00) : Patrick Brice enterre sa vie de prison
 

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Philippe Maurice (2001) : De la haine à la vie

 

En 1977, Philippe Maurice est mis en prison parce que, deux ans plus tôt, il a voulu aider son frère, incarcéré pour un trafic de voitures, à s’évader. Il entrera ainsi dans l’engrenage fatal de la délinquance.

Ayant tué un policier lors d’un échange de coups de feu, il sera condamné à mort le 28 octobre 1980. Gracié par François Mitterrand en mai 1981, il passera près de vingt-trois ans derrière les barreaux, subissant toutes les humiliations et toutes les souffrances qui sont le lot des prisonniers de droit commun.

Libéré en 2000, la vie a fini par l’emporter sur la haine qui le dévorait mais il n’a rien oublié et c’est une parole marquée au fer rouge qu’il donne à lire.

 

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Daniel Koehl (2002) : Révolte à perpétuité

 

"J'ai perpète, à l'époque, j'ai l'état d'esprit des perpètes, j'ai une lame sur moi, c'est un bout de tôle affûté : "Le premier qui approche, je lui coupe la tête !" Là, ils ont peur, ils tremblent tous. Quand ils me voient allumer le chiffon, je crois qu'ils vont tomber cardiaques. Le directeur arrive en bout de coursive, les civils montent : "Koehl, ne faites pas le con !

Quelque part, à la maison centrale de Lannemezan, prison de haute sécurité, Daniel Koehl, condamné en 1978 à la réclusion criminelle à perpétuité, s'est confié pendant des heures à Pierre-Marie Andreotti, condamné lui aussi à la réclusion criminelle à perpétuité...

 

Lire l'article completDaniel Koehl (2002) : Révolte à perpétuité

 

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Patrick Dils : Je voulais juste rentrer chez moi (2002)

 

Comment en arrive-t-on à avouer un double meurtre que l'on n'a pas commis, même si deux adultes l'ont fait avant vous sous le feu des interrogatoires ?

Pourquoi un gamin de seize ans, " présumé innocent ", se voit-il refuser la visite de ses parents pendant vingt-trois mois de préventive ?

Pourquoi a-t-il fallu trois procès pour recueillir les précisions matérielles et les témoignages qui ont totalement innocenté Patrick Dils ?

Et surtout... Comment survivre durant quinze années derrière les barreaux de l'injustice, accusé du pire des forfaits, humilié, fracassé de coups par certains codétenus, violé, honteux de ne pas pouvoir réagir ?

 

Sans haine, avec une simplicité bouleversante, Patrick Dils nous raconte sa jeunesse sacrifiée, et la lancinante douleur de voir les familles des victimes le maudire par la faute d'un coupable qui se dérobe. Mais il décrit aussi, comme on livre un message d'espoir, la conquête d'une maturité chèrement acquise, l'amour des siens et le soutien acharné de tous ceux qui l'ont aidé à retrouver la liberté.

 

Lire aussi : "Vous êtes tous des coupables potentiels"

 

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Charlie Bauer (2004) : Fractures d'une vie

 

Condamné à 25 ans de prison pour vol en bande organisée. 25 ans de prison et... 8 tentatives d'évasion ! 

Longtemps, il n'a été présenté que comme le 'complice' de Jacques Mesrine.

Pourtant, c'était un personnage ! Un Robin-des-bois qui volait pour redistribuer dans les quartiers défavorisés de Marseille. 

 

Lire la suite :

Charlie Bauer (2004) : Fractures d'une vie

 

 

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Boris Dumont (2004) : Mes prisons

 

Après avoir passé dix années à l'ombre des barreaux, Boris Dumont nous raconte ses prisons. Sans complaisance, il décrit le monde carcéral, nous parle de l'ennui, du désœuvrement, de la violence, de la drogue...

Au-delà de la simple description du " bocal ", l'auteur livre des réflexions sur les conditions de détention, avec en toile de fond cette question essentielle :

" Dans quel état voulons-nous qu'ils sortent ? " Un livre capital pour comprendre le malaise régnant dans les prisons belges et françaises.

 

 

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Jean-Marc Rouillan - Chroniques carcérales (2003-2007)

 

Avril 2004 - "Hôpital Lyon Sud, début avril. Au bout d’un long couloir sombre, l’escorte m’accompagne jusqu’à la cellule 19, la plus éloignée des sas blindés de la porte d’entrée, sans doute pour que je ne sois pas tenté de prendre la poudre d’escampette. C’est un aquarium sans fenêtre sur l’extérieur, juste un vasistas condamné près du plafond…

 

"Impression d’étouffement.

 

"Une soufflerie incessante et bruyante diffuse une chaleur tropicale. « Nous avons trop d’immuno-dépendants dans le service… »

 

Derrière la vitre du couloir, les flics m’observent. La nuit, lors des trois rondes horaires, ils utilisent leur lampe électrique. Selon l’équipe, c’est dans la gueule, question qu’on sache bien qu’ils sont là. Qu’ils veillent !

 

"Dans la pièce à côté, une voix implore une cigarette. Les gardes refusent. Les infirmières le font patienter. Une demi-heure plus tard, il quémande encore. Et ainsi des heures durant.

 

"Plus loin, je n’aperçois que des formes dans des lits, plus de bruit, seules des veilleuses pâles. « J’ai téléphoné à votre femme, elle viendra samedi. » Je me dis : « J’y suis », comme soupire un marin débarquant au port après un long voyage. Si souvent les longues peines s’achèvent dans des mouroirs comme celui-ci…" (Lire la suite)

 

Lettre de Jean Marc Rouillan (Septembre 2003) et d'autres chroniques encore...

 

Jean-Marc Rouillan a été incarcéré de 1987 à 2011, dont plusieurs années à la Prison des Baumettes, pour ses activités au sein du groupe Action directe.

 

Ses Chroniques carcérales décrivent quatre années de réflexions menées sur son quotidien carcéral, depuis lequel il regarde également le monde du dehors, dit « libre ». Ces chroniques sont initialement parues dans le mensuel de critique sociale CQFD.

 

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Jean-Marc Rouillan sur les prisons :

 

Entretien réalisé le 24 novembre 2012 sur radio Campus à Clermont-Ferrand, lors du Son contre les prisons...

 

 
 
 
 

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Abdel Hafed Benotman (2006) : Les Poteaux de torture

 

« L’enfermement s’éclate sur l’extérieur. Un SDF, c’est un taulard, encore plus malheureux car il ne voit pas ce qui l'enferme. Quand on voit les juges, les flics, les barreaux, on sait l’ennemi, on sait contre qui on se bat. Dans la rue, dans un carton, comment voulez-vous vous battre ? Comment s’évader ? » Abdel Hafed Benotman

Français musulman d'Algérie, son casier judiciaire remonte à l’âge de 15 ans. Il est incarcéré, pour la première fois à l'âge de 16 ans.

« Je ne pouvais donc plus opter pour l’intégration à la nationalité française puisque c’est impossible avec un casier judiciaire. (…) Je suis devenu ce qu’on appelle une double peine. J’encourais donc, à partir de 1994, des risques d’expulsion... »

 

Sauf qu’il y avait la convention européenne des droits de l’homme débouchant sur un condamnation de la France. Cela pouvait prendre des mois, voire des années...

 

Extrait de son interview : Prison et écriture : haute surveillance

 

Fondateur en 2001 de L'Envolée, ce journal, longtemps censuré, est aujourd'hui autorisé... mais pas partout ! Un article du code de procédure pénale interdit à l’Administration pénitentiaire de le censurer.

Seul un journal censuré au dehors peut l’être au-dedans. Mais l’autorité de la prison a trouvé un système vicieux. Elle ne dit pas que le journal est censuré. Elle dit qu’il est simplement retenu et remis plus tard aux prisonnières et aux prisonniers abonné-e-s. Elle le dépose dans ce qu’on appelle « la fouille ».

« Lorsqu’on est arrêté et que l’on arrive en prison, on nous prend notre téléphone portable, nos clefs, nos papiers d’identité. Tout ça est entreposé dans un endroit que l’on appelle « la fouille » dans de grandes enveloppes et de petites valises noires en carton et on retrouve ses affaires à la sortie. Mais on n’y a pas accès pendant la détention...

 


51e Rencontre Cinéma de Pézenas (2013) : Entretien avec Abdel Hafed Benotman

 

Lire aussi : Abdel Hafed Benotman est mort

 

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Gabriel Mouesca (2006) La nuque raide

 

Incarcéré à l'âge de vingt-deux ans, comment Gabriel Mouesca a-t-il survécu à dix-sept années d'emprisonnement ?
Comment a-t-il pu préserver sa dignité et son humanité sans être broyé par la machine pénitentiaire ?
La force de résistance de celui qu'un directeur de prison qualifia un jour de « nuque raide » remonte à son enfance au Pays Basque nord...

 

Lire la suite : Gabriel Mouesca (2006) La nuque raide

 

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02 - PAROLES DE TAULARDS

Jacqueline Day (2008) Matricule 836

Condamnée à vivre de longues années en prison, l’héroïne va devoir affronter les affres de cet univers fermé, ignoré du monde. Avec ses humiliations, ses peurs, ses fréquentations parfois hasardeuses, ses peines, ses expériences plus ou moins bénéfiques…

Mais au bout du chemin, la liberté retrouvée, un espoir qui vous fait vivre et supporter le moment présent, comme le soleil qui réapparaît au bout de la nuit, annonçant un jour nouveau.

Et pourtant, dans cet univers sombre, tout n’est pas que désolation ; les relations humaines peuvent y prendre, sous forme d’amitié, une autre dimension. 'Matricule 836' est un témoignage vivant et poignant sur ce milieu carcéral, ce monde si redouté et si méconnu…

Voilà une femme de caractère et d'écriture ! Ecoutez cette ex-taularde des Baumettes qui raconte l'histoire de sa vie !

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Jacques Mesrine (2008) : L'instinct de mort

 

"Et maintenant j'attends...

"Par ce livre, je me suis condamné moi-même. Il est mon pire réquisitoire. En l'écrivant, je me suis refusé à tricher. Aussi dure que soit ma vérité, je n'ai pas peur de la regarder en face..."

 

 

Mesrine intime - Lettres de prison à son avocate

 

En 1976, Jacques Mesrine désigne maître Martine Malinbaum pour être l'un de ses avocats.

Elle a vingt-six ans. Lui en a presque quarante.

Détenu à la prison de la Santé,  le prisonnier le plus célèbre de France se livre et s'expose.

 

LIRE LA SUITE : Jacques Mesrine (2008) : L'instinct de mort et Lettres de prison à son avocate

 

 

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Donna Evleth (2008) : Lettres de Clairvaux

Correspondance d'un prisonnier

 

Bob est un détenu américain, d'origine africaine. Un étranger comme beaucoup de détenus dans les geôles françaises aujourd'hui. Condamné pour une affaire de drogue, il purge une longue peine à la Centrale de Clairvaux. Il décrit dans ses lettres les conditions de détention de janvier 1999 à 2005 et, aussi la lente dégradation qu'il connaît, en particulier depuis qu'en 2003, à la suite de deux mutineries, les portes des cellules sont définitivement tenues fermées pendant la journée...

Donna Evleth, journaliste d'origine américaine a traduit cette correspondance.

 

LIRE LA PRESENTATION DE L'OUVRAGE               

 

VOIR AUSSI : Clairvaux 1971 - 2006 - Crimes, prises d'otages, évasion et mutineries

 

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Farid Bamouhammad (2008) Farid le Fou... d'Amour

Victime du système

 

"Ce livre, je l'ai écrit en prison. Ce ne fut pas facile tous les jours. La prison est un univers violent. Outre ma feuille et mon stylo, il m'aurait fallu des boules " Quies " pour pouvoir m'isoler des bruits carcéraux, des cris, des ricanements sournois, des pleurs aussi.

"Comment parler de sentiments ou d'émotions autres que la rage et la violence dans un tel endroit ? La vie en prison, c'est la détresse totale, l'absence de compassion, la jalousie, les coups, la terreur, l'abandon et l'injustice.

"J'espère de tout mon coeur pouvoir atteindre mon but ou, à tout le moins, que ce livre pourra ouvrir les yeux de quelques personnes, celles qui ne savent pas ce qu'est la vie en prison ou celles qui ne comprennent pas le cheminement de certaines vies...."

"Personne n'est à l'abri d'un incident de parcours. Le mien aurait pu être le leur..."

 

Pour en savoir plus : Editions Dricot : Farid le Fou... Fou d'Amour

 

Lire aussi : Belgique : Qui a Peur de Farid Bamouhammad ?

 

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Thierry Chatbi (1955-2006) : A ceux qui se croient libres - 2009

Lettres et témoignages recueillis par Nadia Menenger

 

Ce livre retrace la vie d'un " prisonnier social " : Thierry Chatbi (1955-2006). Plus de vingt-cinq ans passés derrière les barreaux : la maison de correction dès l'enfance, les centres pour jeunes détenus dans son adolescence, puis les maisons d'arrêt... avant d'aller pourrir dans des centrales de haute sécurité. 

 

Son rejet de l'exploitation s'est doublé de son refus de se soumettre à l'autorité carcérale. II a pris une part active dans les mouvements qui ont ébranlé la prison.

 

Son engagement l'a conduit dans les quartiers d'isolement, où il a passé plus de treize ans. Il n'a jamais cessé d'en dénoncer l'existence...

 

Pour en lire plus : Divergences (15/01/10)

 

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Laurent Jacqua : La guillotine carcérale (2003) / J'ai mis le feu à la prison (2010)

 

 

 

Laurent JACQUA a été condamné en 1984 à 10 ans de prison. Il avait alors 18 ans. Cette date marquera le début d'un engrenage carcéral, auquel s'ajoutera la découverte de sa séropositivité. Il ne sortira finalement qu'en décembre 2009. (Voir son interview)

 

Lire son article (18/04/13) : Je devais sortir en 2040...

Durant cette période d'enfermement quasiment ininterrompu, Laurent JACQUA ne cessa d'exprimer son point de vue.

 

Il publie «La guillotine carcérale. Silence, on meurt», en 2003 (éd. Nautilus) et «J'ai mis le feu à la prison», en 2010, (éd. Jean-Claude Gawasewitch Éditeur).


Pendant son incarcération il met en place le premier blog écrit depuis une cellule, qu'il tient toujours :

 

 

 

Non content d'écrire, Laurent dessine aussi. Retrouvez ses dessins :

 

Dessine-moi une prison !

 

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Saïd André Remli (2010) : Je ne souhaite cela à personne

 

"Je ne cherche ni à faire l’apologie de mon passé, ni à l’exploiter. Je ne suis pas un repenti. Je ne m’accuse ni me m’excuse.
"J’ai passé vingt ans en prison, dont neuf en isolement, confiné dans une solitude, dans un désoeuvrement qui rendent fou...

 

Lire l'article complet et la présentation de l'ouvrage

Saïd André Remli (2010) :

Je ne souhaite cela à personne

 

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Nan Aurousseau (2010) : Le Ciel sur la tête

 

"Dans l"escalier retentissait en écho la voix d'un éducateur qu'on empêchait d'intervenir : Ne les frappez pas ! Ne les frappez pas ! Les mutins avaient résisté toute la journée. Le groupe d'intervention n'était parvenu à les maîtriser qu'à la nuit tombée, sous un tir nourri de grenades lacrymogènes.
 
"En détention, les mômes avaient tout cassé et par solidarité avec les mutins, certains avaient brûlé leurs cellules. Les gardiens étaient intervenus dans les étages et c'avait chauffé. Une cinquantaine de détenus qui se trouvait au mitard et les trente pus durs au quartier disciplinaire des adultes, bloc 3...."
 
 
Chronique d’un roman sombre, mais non sans espoir, sur l’univers carcéral et l’enfermement des jeunes criminels.
 
 
 
 

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Florence Cassez (2010) : A l'ombre de ma vie

Prisonnière de l'Etat mexicain

 

Mars 2009. Florence Cassez fait la une de tous les journaux français. Elle est condamnée à 60 ans de réclusion par la justice mexicaine. 

Florence quitte son Nord natal pour une nouvelle vie. En 2003, elle débarque chez son frère à Mexico. Elle va y rencontrer l’amour. Ignorant tout de ce qui peut se passer au Mexique – corruption, agressions, enlèvements -, elle se laisse porter par sa romance… qui se terminera, sans heurts, quelques mois plus tard.

Le 8 décembre 2005, pourtant, sa belle aventure amoureuse resurgit et la justice l’accuse de complicité d’enlèvement. Son ancien fiancé ferait partie de l’un des gangs les plus importants de Mexico.
Une jeune femme qui rêvait de changer de vie, et qui va sombré dans un cauchemar...

 

Pour en savoir plus : Florence Cassez (2010) : A l'ombre de ma vie

Et sur Facebook A l'ombre de ma vie - Prisonnière de l'Etat mexicain

 

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Régis Schleicher (2010) : Clairvaux, instants damnés

 

Régis Schleicher est un ancien membre d'Action Directe. Il est condamné deux fois à la réclusion à perpétuité. Sa peine fut assorti d'une peine de sûreté incompressible de 15 ans. Après une tentative d'évasion de la prison de Moulins, réputée la plus sécurisée de France, il fut transféré à la maison centrale de Clairvaux.

LIRE L'ARTICLE COMPLET : 

Régis Schleicher - Clairvaux, instants damnés 

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Christophe de la Condamine : Journal de taule (2011)

 

 'Journal de taule' est le récit d'une véritable personne qui est plongée de façon inattendue dans le milieu carcéral.

Christophe de la Condamine a ressenti dès le début de son incarcération un besoin d'écrire, non pas pour le plaisir de raconter, mais d'abord pour se protéger.

Pour lui, il était important de distancier le corps et l'esprit....

 

Lire la suite

 

 

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Jean Paul Korzec : Dans l'ombre du père (2011)

 

''J'ai connu la maison d'arrêt de Lyon en 1988..." Après avoir créé son entreprise, il devra déposer le bilan : "J'ai commencé à user de procédés douteux, et je me suis enfoncé dans une spirale sans fin...''

 

Il quitte alors la France où il est jugé par défaut. '

'Un jour, stupidement, je me suis fait prendre, et la justice de Lyon,féroce en matière financière, m'a condamné à de la prison ferme...''

.Voici un extrait du chapitre qu'il consacre à son arrivée, la rencontre avec sa cellule et ses nouveaux compagnons :

 

''Je découvris donc deux détenus très jeunes, et un vieux routard de la détention. Ils m’accueillirent avec sympathie et me mirent à l’aise, tout en me désignant mon lit, situé au milieu de trois lits superposés.

''Une fois mes affaires déballées, (il y en avait très peu, juste le minimum vital), ils commencèrent à s’intéresser à moi et, bien sûr, me posèrent des questions, notamment sur la raison de ma présence en ces lieux. Ensuite, j’eus droit aux explications sur le fonctionnement de la prison et la vie au quotidien.

''La cellule était très haute de plafond, petite et enfumée. Les murs lépreux étaient couleur caca d’oie et sales, traçant une fresque abstraite et surréaliste faite de sang, de larmes, de sperme et autres graffitis et tâches de toutes sortes. Il y avait un petit lavabo et, dans un angle, des toilettes non isolées. Une grande couverture kaki était fixée avec les moyens du bord d’un angle de la cellule à l’autre pour donner un minimum d’intimité. Bien que non réglementaire, cela était toléré au cas par cas par l’administration pénitentiaire.

''Il y avait bien sûr un petit poste de télévision qui fonctionnait toute la journée et jusque tard le soir. Tout en haut, une fenêtre bordée de barreaux par laquelle s’échappaient des nuages de fumée et toutes sortes d’odeurs ! Je ne fumais pas et j’étais donc très indisposé par cette fumée de cigarette, mais il fallut s’y faire et s’y adapter. Tant et si bien que plus tard je me mis à fumer, enfumé pour enfumé, autant fumer à mon tour !

 

Retrouvez la présentation de cet ouvrage (et d'autres) : jeanpaulkorzec.com

 

 

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El Hadj Omar Top (2012) : Condamné à vivre

Le cri d'un détenu qui préférerait la mot à la prison

 

« C'est pour échapper à la condition de bête fauve à laquelle je me trouve réduit depuis si longtemps par le système carcéral, que je me lance, dans une telle entreprise. Sinon à quoi bon vivre ? Je ne tiendrai bientôt plus à ce régime-là et je ne veux pas mourir sans avoir hurlé haut et fort que la peine de mort existe toujours dans ce pays et qu'elle ne passe pas par les tribunaux ! »

 

Lire la présentation de l'ouvrage  :

El Hadj Omar Top (2012) : Condamné à vivre

 

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Pierre Botton (2012) : Moi, ancien détenu, bâtisseur de prisons nouvelles

 

"Je n'ai jamais été un faux cul: la justice m'a condamné et je méritais d'aller en prison. Mieux, elle a sauvé ma vie, 

m'ouvrant les yeux sur ce qui est abusif ou pas. Mais cette période de détention n'a pas préservé mes liens familiaux, et notamment ceux avec mes enfants.

"Aussi, en 2010, j'ai pensé que mon expérience pourrait servir à réformer l'incarcération des primo-délinquants. J'ai proposé l'instauration de mesures améliorant le choc subi par ceux qui entrent en prison pour la première fois, ainsi que la création d'établissements différents.."

 

 

Lire la suite : Résumé

et

une critique de l'ouvrage, critique pour le moins, médiocre

 

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Mara Kanté (2012) : Préjugé coupable

(Co-écrit avec Aurélie Foulon)

 

Accusé à tort en 2007 d'avoir tiré sur les forces de l'ordre lors des émeutes de Villiers-le-Bel, Mara Kanté a passé vingt-neuf mois en détention, dont 11 en isolement. Acquitté en octobre 2011, il a dû renoncer à sa carrière de footballeur professionnel...

 

Lire l'article complet et écouter l'interview :

Mara Kanté (2012) : Préjugé coupable

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Luigi Ciardelli (2013) :  Prisonnier du Rocher

 

Placé sous les verrous en France pour braquage, Luigi Ciardelli est en route, extradé vers l'Italie, pour purger sa peine, lorsque le camion pénitentiaire dévie vers Monaco. La justice monégasque veut le récupérer. Considéré comme l'ennemi numéro 1, Luigi Ciardelli se retrouve emprisonné dans l'une des prisons la plus discrète du monde : celle de Monaco.

On suit le conflit qui, dès le début, l'oppose à l'administration monégasque qui refuse de l'envoyer dans une prison italienne. Le bras de fer est inégal, et Luigi Ciardelli n'aura dès lors qu'un seul but : s'évader...

 
         
Lire l'article complet : Luigi Ciardelli et découvrez ses poèmes
 
 

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Aïssa Lacheb (2013) Scènes de la vie carcérale

 

Aïssa Lacheb a passé dix ans en prison pour braquage. Il a été libéré il y a une quinzaine d'années et revient sur son parcours. C'est le temps qu’il lui aura fallu pour pouvoir raconter ce qu’il y a derrière les murs, et nous livrer son expérience de la réclusion et de la détention.

 

Lire l'article complet

Aïssa Lacheb (2013) Scènes de la vie carcérale

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Maurice Marchal (2013) : PRISON, des rats et des hommes

 

Maurice a passé dix ans en prison. De cette expérience carcérale, il a tiré un livre « Prison, des rats et des hommes ». L’ex-détenu, qui écrit sous un nom d'emprunt, témoigne pour accomplir un devoir moral. Une manière aussi de sceller sa réinsertion.

 

Maurice décrit ses années d’incarcération comme on raconterait ses souvenirs de voyage. Un récit truffé d’anecdotes, tantôt teintées d’agressivité, tantôt cocasses, comme cette cellule de la Santé transformée en piscine un jour de canicule. À l’entendre, la prison ressemblerait à la colonie de vacances. « J’ai décidé de la prendre comme un jeu. Je me suis conditionné. » Pour tenir...
 

Lire la suite :

Maurice Marchal (2013) PRISON, des rats et des hommes

 

 

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Josina Godelet (2013) : Journal de bord d'une détenue
 
Une mère de famille raconte son incarcération à la prison de Séquedin
Incarcérée pendant trois mois à la prison de Séquedin, près de Lille, Josina Godelet a écrit tous les jours les conditions de sa détention dans un carnet de bord...
 
 Lire l'article complet :  Josina Godelet (2013) : Journal de bord d'une détenue

 

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Audrey Chenu (2013) : Girl Fight

... Ce qui devait arriver, arriva : direction la prison. 

 
De Versailles à Fresnes, où elle fut incarcérée, Audrey Chenu a vécu l'univers carcéral féminin : sa brutalité, mais aussi, pour la première fois, la solidarité entre femmes...

 

LIRE LA SUITE: Audrey Chenu (2013) : Girl Fight

 

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Vanessa Cosnefroy (2014) : 9 m2

Dans la vie pour éviter une agression, on change de trottoir. Pas en prison...
 (Co-auteur : Stéphane Delaunay)


9 m2, c’est la superficie réglementaire d’une cellule de prison. De vingt-trois à vingt-huit ans, de Limoges aux Baumettes, dans un sidérant tour de France pénitentiaire, pas moins de dix maisons d’arrêt, Vanessa Cosnefroy découvre l’absurdité de l’univers carcéral.

Son crime ? Son si grand crime qui lui vaut d’avoir passé tout ce temps dans la violence et l’ensauvagement aux côtés de criminelles endurcies ? 

Lire la suite : Vanessa Cosnefroy (2014) : 9m2

 

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André Boiron (2014) : T'en auras les reins brisés

 

En 2012 , A 70 ans et quelques, André Boiron sort de prison. Il y aura passé 35 ans de sa vie. Pendant les 35 autres années, il a vécu entre pauvreté et précarité.

Dans cet ouvrage, il raconte le cheminement qui l’a conduit jusqu'en prison et comment il en est sorti. Mais ce livre n’est pas qu’une autobiographie. André Boiron décrit et analyse l’évolution du système pénitentiaire, de la population pénale et de la criminalité...

 

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André Boiron (2014) : T'en auras les reins brisés

 

 

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Waleed Al-Husseini (2015) Blasphémateur !

Les Prisons d'Allah

 

Palestine - A 25 ans, Waleed Al-Husseini est aujourd'hui un homme libre, et cette liberté, il en a payé le prix.

En 2010, il est le premier Palestinien d’origine musulmane incarcéré en Cisjordanie pour avoir rejeté l’Islam. Sur internet, seul espace de liberté, l’adolescent dénonçait les ressorts rétrogrades, violents et misogynes des textes coraniques et la pratique des religieux.

Mais on ne quitte pas l’Islam. L’Autorité palestinienne, qui se déclare pourtant laïque, en fait son ennemi public numéro un et l’arrête pour outrage à la religion. Commence alors un long et douloureux séjour dans les prisons palestiniennes, où il subit des tortures psychologiques et physiques.

 

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Waleed Al-Husseini (2015) Blasphémateur !

 

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02 - PAROLES DE TAULARDS
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