31 Décembre 2014
Dans un style éblouissant, Genêt, dans ce chef-d'œuvre, le dernier écrit en prison, en fait encore un hymne à cette vie de reclus qui a marqué profondément son existence et dont est sortie toute une mystique.
« Miracle de la Rose », dans lequel Genet évoque les souvenirs de sa détention à l'âge de seize ans à la Colonie Pénitentiaire de Mettray, « à l'endroit le plus beau de la plus belle Touraine » est avant tout un document implacable sur ce bagne d'enfants et le roman de ces adolescents violents et passionnés, condamnés à vivre enfermés dans un univers clos et féroce.
Pour en savoir plus :
Jean Genêt : Miracle de la Rose
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Jean Genêt, le poète...
Le condamné à mort A la mémoire de Maurice PILORGE
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Jean Genet © Fotolia_Andreas Hilger
Ecoutez le poème dit par Mouloudji |
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Jean Genêt : Un chant d'amour
Jean Genêt (1965) : Un chant d'amour
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Jean Genêt et la prison de Fontevraud
« De toutes les centrales de France, Fontevrault est la plus troublante. C’est elle qui m’a donné la plus forte impression de détresse et de désolation, et je sais que les détenus qui ont connu d’autres prisons, ont éprouvé, à l’entendre nommer même, une émotion et une souffrance comparable ». Jean Genet écrit ceci dans son livre « Miracle de la rose » dont l’action se déroule à Fontevraud...
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Brigitte Brami (2014) : Le Miracle de Jean Genêt
"La meilleure place pour comprendre le monde est de s’y absenter, de le saisir de loin. Le détenu Genet a donc fait spontanément des allers-retours incessants entre l’intérieur et l’extérieur du monde afin de mieux le percevoir sous tous ses angles.
A chaque situation, le poète porte sur les choses et les êtres un regard neuf, et chaque révélation intensifie davantage encore l’acuité transposée plus tard dans son écriture. Genet ne sera pas le captif amoureux de ceux dont il a découvert le conformisme, et qui traînent, de prison en prison, s’inventant des rites imbéciles pour faire partie du même clan. Le poète reste sourd à leurs petits arrangements, comme il a été sourd à l’appel de la bourgeoisie, quand enfant, il a eu ce que les juges – juges du dehors et du dedans – appellent « sa chance ».
"Cette expression : « avoir sa chance » est pour le moins significative... et si Genet l’avait saisie, il n’aurait pas été le plus grand écrivain du vingtième siècle. Il serait devenu un petit typographe et aurait fréquenté les bordels, ou sans doute les putes hommes, faute de pouvoir faire la révolution dans la littérature française. Ou pis encore, il se serait cru révolutionnaire à défaut d’assumer sa révolte personnelle, et aurait calmé le volcan intérieur de sa machinerie psychique en allant dans des maisons d’illusions. On ne sait pas."
Brigitte Brami dédicacera son livre le 04/01/15 au bar La Mutinerie (Paris III)
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Brigitte Brami est aussi l'auteure de : "La prison ruinée"