" J'ai perpète, à l'époque, j'ai l'état d'esprit des perpètes, j'ai une lame sur moi, c'est un bout de tôle affûté : "Le premier qui approche, je lui coupe la tête !" Là, ils ont peur, ils tremblent tous. Quand ils me voient allumer le chiffon, je crois qu'ils vont tomber cardiaques. Le directeur arrive en bout de coursive, les civils montent : "Koehl, ne faites pas le con !" "Alors, tu ne voulais pas parler avec les mutins ? Regarde !" Hop, je jette le chiffon, tout l'atelier crame. Oh, les flammes que ça fait ! Les extincteurs ! Les mecs font tous les pompiers, là-dedans. Je rigole, moi. Mais après, j'ai conscience de ce que j'ai fait : "Oh, j'ai cramé l'atelier, c'est chaud, quand même !" Je ne pensais pas que ça allait faire un truc comme ça. J'aurais pu tuer tout le monde... "
Quelque part, à la maison centrale de Lannemezan, prison de haute sécurité, Daniel Koehl, trente-huit ans, alias " Coin-Coin ", condamné en 1978 à la réclusion criminelle à perpétuité pour assassinat, s'est confié pendant des heures à Pierre-Marie Andreotti, condamné lui aussi à la réclusion criminelle à perpétuité...
Daniel Koehl fut l'un des meneurs de la mutinerie de Saint Maur en 1987
A lire aussi : L'Express (31/01/02) : Une vie de longue peine
Prisons mutines : 1987 - La Mutinerie de la Prison de Saint Maur
Commenter cet article