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journal d'un détenu au quartier des "Isolés" - Prison des Baumettes à Marseille

En France, la Prison a remplacé la Guillotine : Elle tue, parfois elle assassine

 

Le taux de suicide pour 10.000 détenus en Europe © Institut de criminologie et de droit pénal de l'Université de Lausanne

 

 

La Prison tue. Parfois,elle assassine.

Le constat en cette année 2013 est tragique.

Chaque jour, en prison des hommes, des femmes meurent...

"C'est bien fait pour eux, diront certains : z'avaient qu'à pas..."

"Tant mieux !", penseront d'autres, beaucoup d'autres sans jamais le dire.

 

(Illustration : Laurent Jacqua)

 

Maître Badinter a fait abolir la Peine de Mort. La Société, l'Etat, Madame et Monsieur Tout-le-Monde ont tôt fait de la restaurer.

Des Peines de Mort qui ne disent pas leur nom. Des peines de petites morts quotidiennes, des morts silencieuses, des êtres à qui on enlève la vie, jour après jour ou bien d'un coup. Des vies interrompues, comme une lumière qu'on éteint, sans y penser, presque : comme une porte qu'on ferme.

Des vies qui ne valent pas grand chose

 

Voilà ce qu'on peut lire dans la presse :

 

"L'homme, âgé de 35 ans, était tombé dans l'escalier en sortant du bureau du juge ; transporté à l'hôpital de Béziers, les médecins lui ont juste suturé la plaie, sans faire de radio ni de scanner. L'homme est donc retourné en prison. Où il a passé la nuit à se plaindre d'un très fort mal de tête. Au petit matin il était mort..." (France Info 02/08/13)

 

Une simple négligence, dira l'enquête. "C'est pas de notre faute !", diront les Surveillants. "Ca arrive...", soutiendra l'Hôpital. "C'est la faute de l'escalier, d'un faux-pas, ou bien ce fut de sa faute à lui : il s'est laissé glisser...", concluront les Experts.

 

"L'avait qu'à pas aller en prison...", souriront les honnêtes Citoyens. En plus : c'est bien con de mourir d'une glissade...

 

Des suicides bien mérités

 

Tiens, encore, dans cette satanée Presse qui ne nous laisse donc pas tranquilles, qui ne nous permet pas de dire "Je ne savais pas..." :

 

" Un détenu de 87 ans s'est suicidé par pendaison dans sa cellule d'une unité hospitalière pénitentiaire..." (Source : Europe 1 avec AFP,02/08/13)

 

Un mort, encore, un mort à nouveau en Prison. Cela fait l'objet d'une brève dans la Rubrique des 'Faits divers'... comme on parlerait de la chute d'un arbre ou du passage d'un orage en été...

 

Il s'agit encore pourtant d'un suicide, celui d'un homme en prison...

 

Sait-on qu'en France il y a sept fois de suicides en prison que dans le reste de la population ? Sait-on que c'est le pays européen où ce taux est le plus élevé ? (Deux fois plus que la moyenne - Russie et Turquie y compris).

 

Oui, sûrement on le sait. On s'en doute. Mais on voudrait ne rien savoir. (Source : Conseil de l'Europe, via Melty.fr - 01/02/13)

 

Quelle idée aussi de vouloir se suicider à 87 ans ! Il aurait pu attendre un peu...

 

Des condamnations pour l'éternité : des peines de mort qui ne disent pas leur nom

 

Prenons un criminel : Philippe EL SHENNAWY, par exemple. Ca fait à présent trente-neuf ans qu'il est incarcéré. Il sera libérable en 2032. D'ici-là il connaîtra sûrement des aménagements de peine... de sa Peine de Mort !

 

Quel espoir pour ce type lui reste-t-il que d'entamer une grève de la faim ?

 

"Qu'il crève !", clamera le bon Peuple qui ne veut pas qu'on l'ennuie pendant ses vacances.

 

Quelle idée de pourrir en prison, surtout l'été !

 

(Lire : 57 ans de Prison = Peine de Mort)

 

Ne rien dire, ne rien faire et laisser la Peine (de Mort) s'accomplir

 

A l'époque, on disait : "Bourreau, fais ton office !". Laissons donc nos Prisons et leurs nervis exécuter leurs basses besognes. Puisque, officiellement, la Peine de Mort est abolie.

 

Françaises, Français, profitez bien de vos vacances. D'autres, au fond d'un trou, dorment en Paix.

 

Requiescant in pace !

 

*

*     *

 

N'hésitez pas vous aussi à réagir directement ICI ! Comme Nina (06/08/13) : "Il avait 23 ans, il s'est pendu. Pourtant on l'avais signaler à l'avocat. La juge a dit : "tu fais ta prison, tu te soignes après". Il s'est pendu dans la nuit. Il s'était juste bagarrer dans une fête, une simple bagarre. Il avait juste 23 ans et c'était mon fils !"

 

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Béziers : il agonise toute la nuit dans sa cellule

 

Le détenu avait fait une chute dans l'escalier en sortant du bureau du juge. A l'hôpital, on ne décèle rien de grave. Il est renvoyé dans sa cellule, où il agonise dans la nuit de vendredi...

Lire L'article : Le Midi Libre (01/08/13)

Une "brève" dans Le parisien :

06/08/13 - Yvelines : un détenu se pend dans sa cellule de Bois-d'Arcy

"Un détenu de 29 ans s'est pendu, dans la nuit de lundi à mardi, dans la sa cellule de la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy (Yvelines). Vers 7 heures, un surveillant a découvert le cadavre de cet homme qui séjournait dans une cellule individuelle. Aucun signe avant-coureur n'avait alerté l'administration pénitentiaire sur le cas de ce détenu qui devait être libéré en 2014.


"Il avait été condamné à deux ans de prison ferme pour trafic de stupéfiants. Le commissariat de Fontenay-le-Fleury mène l'enquête..".

Celui-là n'avait que 29 ans...

 

*

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Une brève dans La Charente-Libre :

 

08/07/13 - Marseille : suicide d'un détenu de 46 ans aux Baumettes

"Un détenu de 46 ans s'est donné la mort par pendaison dans la nuit de dimanche à lundi, a-t-on appris auprès de l'administration pénitentiaire.

"Selon La Provence, cet homme, qui était détenu dans le cadre d'une affaire de stupéfiants, "souffrait de problèmes psychologiques" et avait déjà été condamné pour meurtre "il y a une dizaine d'années, à la suite d'un différend avec un gérant de discothèque".

"Le quotidien régional précise qu'une autopsie a été ordonnée par le parquet."

 

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Une "brève" dans Le parisien :

20/08/13 - brève mutinerie à la maison d'arrêt de Blois après la mort d'un détenu

"Lors d'une mutinerie, une soixantaine de détenus ont saccagé un secteur de la prison. Ils contestaient le diagnostic fait sur le décès d'un détenu, retrouvé mort le matin dans sa cellule..."

 

(Photo : Genepi France - origine : manifestation 2009  Arppi Respect Proches Détenus)

  

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B
The simple negligence that can cause a lot of fatal accidents. That was what it happened in that 35 old year many in the prison. The prisons have really replaced the gelatine but it seems it kills silently that the splash of the guillotine blade.
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C
Peu importe la situation et la personne, c'est toujours triste de penser qu'il y a des personnes en prison mais aussi des personnes qui pour la plupart n'ont pas regretté leurs gestes qui les y ont conduit. Il n'y a pas que en france...<br /> Jessica
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B
Comment peut-on faire pour vous venir en aide ?
D
mon fils c est suicide a la prson de beziers le 28 juin 2010 aider moi j ai besoin de soutient
R
J'aime la sincérité, j'aime quand les choses sont dites mais pas à demi mots couverts, aussi bien dans un sens que l'autre. Chacun se fera sa propre opinion.<br /> Cet article parle de l'exemple de &quot;Philippe El Shennawy&quot;. l’article précise :&quot;Quel espoir pour ce type lui reste-t-il que d'entamer une grève de la faim ?&quot;.<br /> Je ne suis pas juge, encore moins bourreau, mais la vérité je veux la connaitre, et ce personnage a soulevé mon intérêt j'ai alors fait des recherche.<br /> &quot; Philippe El Shennawy est derrière les barreaux depuis le braquage d'une banque à Paris, en 1975. Il prend plusieurs personnes en otage. Aucun tué, aucun blessé. Mais ce hold-up est un crime. Philippe El Shennawy avait déjà commis plusieurs délits. Il est condamné à perpétuité et reste pour l'instant en prison, malgré la mobilisation en sa faveur.<br /> <br /> En 1991, il bénéficie d'une libération conditionnelle. Il n'a pas droit de se rendre à Paris. Il y va quand même, pour voir son fils. Il est donc réincarcéré. Il n'en peut plus. Deux fois, Philippe El Shennawy s'évade. Il commet d'autres braquages. A chaque fois, il est arrêté, remis en prison. Il repasse devant les juges. Il se retrouve condamné jusqu'en 2032.&quot;<br /> <br /> En 2007, Philippe El Shennawy a été condamné à nouveau pour s'être évadé de l'hôpital psychiatrique de Montfavet (Vaucluse).<br /> <br /> Je suis un citoyen responsable, mais je ne tolère pas forcément que cet article jette comme ça gracieusement :<br /> &quot;Qu'il crève !&quot;, clamera le bon Peuple qui ne veut pas qu'on l'ennuie pendant ses vacances.&quot;<br /> <br /> Il ne s'agit pas de vacances ni de quoi que ce soit d'autre, chacun fera sa propre opinion comme je le dis, en connaissant un peu mieux l'historique de cet homme. L'on remarquera cependant qu'en 1991 il a eu une chance et a été libéré sous conditionnelle, et conditionnelle veut dire libération sous certaines conditions, que le condamné signe en sortant de prison, il ne les a pas respecté, alors soit, c'était pour voir son fils, mais il connaissait les risques cependant en décidant d'enfreindre une des conditions de sa libération. Je ne donne pas d'avis, j'apporte juste des éclaircissement qui me semble légitime, car trop de choses son omises et faire vibrer la corde de la culpabilité gratuitement en occultant le reste de l'histoire, pas d'accord.
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D
mon fils c est pendue julien reyes le 28 juin 2010 a beziers il avait fait plusieurs tentative de suicide apres meme d un sejour a perpignan pour soit disant soins et les grardien dit le jugement de montppelier que les gardiens le surveillait mon fils ils ont fait leurs travail toute les 1h et quard jugement rendue au mois de juiellet voila mais je continue ma bataille pourquoi mon combat
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M
il avait 23 ans ,il c est pendu ,pourtant on l avais signaler a l avocat ,la juge a dit tu fait ta prison ,tu te soigne apres ,il c est pendu dans la nuit ,il s etait juste bagarrer dans une fete ,une simple bagarre ,il avait juste 23ans ,et c etait mon fils!!!!!
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A
Madame, avec tout le respect que, j'ai pour vous, je dénonce avec force cette justice aveugle, qui n’écoute pas la détresse, ils auraient du au moins le mettre à l’hôpital pour le protéger de lui même, surtout prévenu par la famille. une bagarre vaut juste une admonestation, jamais de la prison. je pense qu'il faut en parler à la presse pour denoncer cette injustice digne des pires dictatures à la Bokassa. respectueusement. ALAIN EX MATON