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journal d'un détenu au quartier des "Isolés" - Prison des Baumettes à Marseille

Chronique du Bagne : Les Bagnardes

Louise Michel

Louise Michel, déportée au bagne de Nouvelle-Calédonie

 

Au XIX° siècle et jusquau début du XX°, des centaines de femmes furent exilées vers les bagne des colonies. C'est vers la Guyane d'abord puis ensuite en Nouvelle-Calédonie que la France déporta ces femmes de mauvaise vie : filles des rues ou militantes anarchistes, qu'importe ! puisqu'elles représentaient une menace pour la société...

 

'L’article 4 de la loi du 30 mai 1854 stipulait : « les femmes condamnées aux travaux forcés pourront être conduites dans des établissements créés aux colonies ». (...) À partir de 1885 et de la loi sur la « relégation », les femmes n’ont plus le choix : on les envoie de force, plus pour débarrasser la métropole que pour peupler les colonies...La femme au bagne

 

Sources : Histoire du Bagne de Guyane ; Les femmes au Bagne ; Les femmes bagnardes  ; La femme au bagneLes femmes au bagne ; Les bagnardes

 

Des femmes d'abord destinées à 'fertiliser' la Guyane

 

Le 26 décembre 1858, le bateau-cage Loire quitte Brest à destination de la Guyane. Dans ses flancs se trouvent 36 femmes condamnées aux travaux forcés, qui seront dirigées vers le camp de Mana.

 

Tout comme pendant leur voyage, elles y étaient surveillées et encadrées par des religieuses de la communauté des sœurs de St Joseph de Cluny. Il est bon parfois que le goupillon apporte une aide charitable au glaive de la Justice !

 

Seulement 517 femmes furent déportées en Guyane. La déportation des femmes en Guyane fut, dans un premier temps facultative, et uniquement à la demande des condamnées elles-mêmes, à condition d'avoir entre 25 et 35 ans. Elles avaient en effet la possibilité de se marier au bout d'un séjour minimum de 6 mois. Bien souvent le mariage conclu, les femmes mariées étaient livrées à la prostitution par leur propre époux. Dame ! faut bien vivre et baiser, même en Enfer...

 

En 1885 fut votée la loi sur la reléga­tion. Cette fois, les femmes jugées comme multirécidivistes n’avaient plusle choix du lieu de leur peine. Seul le tribunal jugerait de l’éventualité de les reléguer en Guyane, ou en Nou­velle-Calédonie. En 1907, devant le taux de mortalité et l'insuccès de la 'fertilisation', l'Etat arrêta définitvement l'envoi des femmes en Guyane.

 

Les filles de Bourail

 

1870 à 1897, 992 bagnardes furent transportées en Nouvelle, auxquelles il faut rajouter les Communardes et Pétroleuses...

C'est un ordre religieux qui là-aussi se préoccupaient du transport des détenues lors de leur transport et une fois arrivées sur place... Comme en Guyane, les bonnes soeurs furent même chargées d'arranger les mariages entre forçats... 

Ainsi, aujourd'hui, de nombreux Néo-Calédoniens "Caldoches" ont une grand-mère ou une arrière-grand mère bagnarde...

Lire : Christian Martinet (2013) : les grands-mères du bagne

 

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Louise Michel, La Rebelle
"Bientôt l'Histoire implaccable gravera sur vous le nom que je vous crie sans cesse :

assassins !..."
 

Mais le Communard de Nouvelle-Calédonie sans nul doute le plus célèbre fut... une Communarde : Louise Michel. Déportée en 1873, c'est pendant ses quatre mois de voyage qu'elle fait la connaissance d'Henri Rochefort et de Nathalie Lemel, autre Communarde.

Elle demeurera sept années sur l'Ile, d'abord à la presqu'île Ducos, et puis à Nouméa où elle enseigna. Elle se passionne pour la culture Kanak et soutient l'insurrection de 1878. Elle fut finalement autorisée à rentrer en France en 1880 où elle deviendra une des figures marquantes du mouvement anarchiste. Elle sera encore plusieurs fois emprisonnée. Ainsi va la République !

 

Lire : Divergences.be : Louise Michel, la rebelle
Lire aussi : Danielle Donet-Vincent in Criminocorpus : Louise Michel, de la déportation à l'aventure

 


Louise Michel La Rebelle - Bande annonce

 

Henri Gougaud : Le roman de Louise

Qui mieux que Gougaud l’anarchiste pourrait évoquer l’extraordinaire parcours de l’indomptable Louise Michel, figure emblématique de la Commune ?

Dans ce portrait flamboyant de la « Vierge rouge », le romancier se glisse dans la peau de Louise pour faire revivre tour à tour la petite bâtarde sans le sou passionnée de littérature, la jeune institutrice, l’insurgée bravant la mitraille des Versaillais, la bannie de Nouvelle-Calédonie éblouie par les splendeurs de l’île, enseignant le français aux Canaques… Mais toujours attachée au drapeau rouge, jamais lassée d’appeler à la Révolution.

Henri Gougaud sait nous faire aimer cette femme sauvage et téméraire, éprise d’indépendance et d’absolu, dont l’extraordinaire personnalité dépasse tous les clivages.

 

Page Facebook : Henri Gougaud

 

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Marie Bartèle - La Dernière Bagnarde

Marie Bartête - La dernière Bagnarde

Marie Bartêle serait sans doute restée à jamais une inconnue si elle n’avait reçu la visite d’Albert Londres en 1923 qui relata cet entretien dans son livre intitulé Au Bagne.

Elle est pourtant la dernière femme morte au bagne de Guyane, dans les années 1930, après y avoir passé un demi-siècle.

Pour en savoir plus : Bernadette Pecassou-Camebrac (2011)  La dernière Bagnarde

 

 

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Odile Krakovitch (1998) : Les femmes bagnardes

De 1859 à 1907, des centaines de femmes vont toucher le fond de la misère humaine à Cayenne, à Saint-Laurent-du-Maroni, à Bourail et à la presqu'île Ducos, près de Nouméa. Parties pour refaire leur vie, ces bagnardes rencontreront la faim, les punitions, les maladies, la mesquinerie des rapports avec l'administration.

Très peu auront, comme Louise Michel et ses amies communardes, le cran de résister et surtout le droit de revenir en métropole et de témoigner. Elles survivront dans l'indifférence et l'hypocrisie, sans troubler la bonne conscience de nos pères républicains...

 

 

Pour aller plus loin : Le Blog de Philippe Poisson  : 

Les femmes bagnardes (04/09/14) et Les femmes du bagne (21/03/15)

 

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